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Un "Bonobo" au grand coeur

Actuellement à l’affiche du Palais Royal avec sa pièce de théâtre, "Les Bonobos", Laurent Baffie milite pour favoriser l’accessibilité et l’intégration de la personne handicapée dans la société. Des sujets qu’il connaît bien lui qui est parrain de "J’accède" ! C’est par l’humour, le rire et la dérision qu’il fait passer ses messages, et qu’il espère faire bouger les mentalités des valides parfois "handicapés du coeur" !

Un "Bonobo" au grand coeur

Handimarseille - Vous êtes actuellement sur scène avec votre pièce "Les Bonobos", est-ce que vous pouvez nous en expliquer la trame ?

Laurent Baffie. - C’est trois potes handicapés : un sourd, un muet et un aveugle, qui ont des rapports tarifés depuis des années, ce sont des amis d’enfance. Puis l’aveugle décide d’arrêter les rapports tarifés avec des filles pour avoir des rapports normaux. Et pour avoir des rapports normaux, il faut être normal donc ils décident de créer un site de speed-dating. Ils vont rencontrer des filles et ils vont cacher leur handicap. Le muet va faire croire qu’il n’est pas muet, l’aveugle qu’il n’est pas aveugle et le sourd qu’il n’est pas sourd.

H. - Qu’est-ce qui vous a poussé à écrire une pièce humoristique sur la sexualité des personnes handicapées ?

L.B. - Parce que c’est un sujet que je connais bien, j’ai pas mal de copains handicapés. Je connais la difficulté de l’accessibilité en France, je suis le parrain de "J’accède". Je finance également des chiens pour des tétraplégiques, je suis parrain de "Handi’Chiens" aussi. J’ai toujours eu conscience des problèmes qu’ils rencontraient dans un pays qui n’était pas vraiment idéal pour eux. La France n’est pas un super pays pour le milieu handicapé.

H. - Et le message que vous voulez faire passer avec cette pièce ?

L.B. - C’est que les handicapés, le premier moyen de les intégrer c’est de rire avec eux. Ce sont des gens comme nous qui ont un problème. Le message, c’est juste apprendre à vivre avec eux et arrêter de les cacher comme une maladie honteuse.

H. - Et qu’est-ce que vous permet l’humour dans ce que vous voulez faire passer ?

L.B. - L’humour, le rire permet de toucher le plus grand nombre. Beaucoup de gens ont envie avant tout de se divertir. Mais une pièce comique peut également toucher à des sujets délicats. Et je pense que les messages passent plus facilement par l’humour.

H. - Quelle image aviez-vous du handicap avant de vous plonger dans l’écriture de votre pièce ?

L.B. - Moi, je connais bien le problème parce que je suis militant. Je connais les problèmes d’accessibilité pour les personnes handicapées, les problèmes d’intégration et les problèmes des quotas dans les entreprises qui ne sont pas respectés au niveau des emplois.

H. - Dans votre pièce, vous jouez le rôle du muet. Comment vous êtes- vous préparé pour ce rôle ?

L.B. - J’ai pris des cours de langage des signes, j’ai pris une vingtaine d’heures de cours.

H. - Apprendre le langage des signes, c’était quelque chose que vous vouliez faire déjà auparavant ou vous l’avez fait spécialement pour la pièce ?

L.B. - J’ai fait une initiation qui permet de faire croire que je parle, mais je ne maîtrise pas cette langue. Dans la pièce, c’est moitié-moitié, moitié de vrais signes et moitié de faux signes, mais ça a été une initiation très intéressante pour moi.

H. - Et les autres comédiens, comment vous les avez fait travailler ?

L.B. - Déjà par la connaissance du texte. Et puis c’est avant tout une comédie. Une fois qu’on a dit que l’aveugle était aveugle et le sourd sourd et le muet muet, enfin c’est très démonstratif. C’est pas très dur à jouer finalement.

H. - Est-ce que vous aviez eu l’idée de jouer avec des comédiens réellement handicapés ?

L.B. - Oui, j’y ai pensé mais ce n’était pas possible, techniquement ce n’était pas possible. Je cherchais avant tout des bons comédiens, de très bons comédiens. J’ai fait un gros casting et il y a peu de comédiens handicapés. Il n’y en a pas assez pour choisir.

H. - Vous partagez votre rôle avec Alain Bouzigues. Est-ce que lui aussi a fait le même cheminement que vous ?

L.B. - Oui, on a eu la même professeur, on a été au même cours, on a travaillé ensemble oui.

H. - Si vous aviez un message à faire passer aux lecteurs de Handimarseille, ça serait lequel ?

L.B. - Le message, je pense qu’il s’adresse plutôt aux personnes valides, qui sont entre guillemets handicapées du coeur ou de la compréhension. On est tous handicapés de quelque chose. Le message, je l’adresse aux personnes valides c’est : les handicapés sont des gens comme nous, il faut vivre avec, apprendre à mieux vivre avec et à les intégrer plus, d’abord par le rire, dans le travail, à tous les niveaux.

H. - Est-ce que vous avez des projets en préparation ?

L.B. - Dans l’immédiat, je ne travaille que sur cette pièce. Vraiment l’idée c’est que ce soit plein, la pièce plaît beaucoup, les gens rient beaucoup. Je suis concentré sur ce travail-là .

H. - Est-ce qu’une tournée est prévue ?

L.B. - Oui, il y a déjà une vingtaine de dates prévues, j’espère qu’il y en aura plus. Oui, c’est dans les tuyaux !

H. - Je vous remercie.

L.B. - Je vous en prie.

Propos recueillis par Yoann Mattei


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