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Marina R, le chant d’une renaissance

En quête d’un autre regard sur elle, sur l’autre, sur la différence, Marina balaie les clichés du handicap scotchés par les passants sur son fauteuil. Elle a pris le train, celui de la musique, du chant et de l’écriture pour changer d’image, changer de peau. Par la fenêtre le paysage défile... Concerts, public envoûté, album en préparation, tournage avec Kaëm du clip « Toute ma différence », elle trace son chemin... Qu’un beau jour dans ton sillage, une pluie d’étoiles te rejoigne !

Handimarseille : Pouvez-vous vous présenter ?

Marina : Je m’appelle Marina, j’ai dix-huit ans, je suis assistante de manager, je suis chanteuse de passion, et je prépare un album variétés/pop.

H : Depuis combien de temps chantez-vous ?

M : Cela fait trois ans que je chante. Mais cela fait réellement un an et demi que j’essaie de créer mon album avec mon équipe de production.

H : Avez-vous pris des cours de chant ?

M : Je prends des cours de chant depuis deux ans et demi. J’ai commencé dans une petite association, et maintenant je prends des cours de chant avec un professeur particulier à son domicile une fois par semaine.

H : Qu’est-ce que vous apporte la musique ?

M : La musique, c’est important pour moi, surtout pour les échanges avec le public. Cela me permet de m’exprimer, à travers mes textes et de faire passer des émotions dans mes chansons. En fait, je peux vraiment dire ce que je veux.

H : Quelles sont vos influences musicales ?

M : J’aime beaucoup écouter Calogero, Muse. J’adore le rock, bien que cela ne se voit pas, par rapport à mon physique, mais c’est vrai que j’aime beaucoup le rock ! Je ne m’inspire pas forcément de ce qu’ils font, parce que je ne refais pas la même chose, mais c’est vrai que je l’écoute beaucoup et que cela me permet d’obtenir plein d’idées. J’adore aussi Julie Zenatti, sans parler de Goldman, de Francis Cabrel, et de tous les grands.

H : Quels thèmes abordez-vous à travers vos textes ?

M : J’essaie d’aborder tous les thèmes, entre autre l’amour, l’amitié. Je n’aborde pas trop le thème du malheur, parce que j’ai un handicap. Ce n’est pas la peine de parler que de ça, parce qu’on le voit. Le mieux c’est de parler d’autre chose, de thèmes plus gais, de la vie, des enfants. En somme, j’essaie d’aborder des thèmes positifs.

H : D’où vous vient ce goût pour l’écriture ?

M : J’ai commencé à écrire il y a trois ans. Je me suis dit : « Bon ! Après tout, pourquoi ne pas essayer ? Tout le monde essaie, je vais donc me lancer là-dedans. » J’ai écrit mon premier texte, sans vraiment trop de difficultés, et j’ai commencé à y prendre goût, puisque je me suis aperçue que j’avais des facilités, même s’il est vrai que je suis assisté de temps en temps pour certains textes, par plusieurs compositeurs. Mais c’est vrai que ça me plaît beaucoup ! Quand je suis dans mon texte, je suis vraiment concentrée. Il n’y a que ça ! Cependant, je ne vais pas me réveiller un matin en me disant : « Tiens ! Si j’écrivais sur tel sujet ? » Ça ne vient pas comme ça. Je vais écouter une musique qui va m’inspirer un thème, et après je vais développer les paroles en fonction de la musique.

H : La musique a-t-elle changé le regard des gens sur vous ?

M : La musique me permet de me faire voir en tant que chanteuse, et non en tant que jeune fille ayant un handicap. C’est vrai que souvent, quand je me promène, notamment auparavant les personnes se disaient : « Tiens ! Qu’est-ce qu’elle a ? Est-ce qu’elle a eu un accident ? Est-ce qu’elle a eu une maladie ? Ou autres ? » Désormais, c’est vrai par rapport à la musique et au peu de notoriété que j’ai, les personnes me regardent sous un autre angle. Elles se disent : « Ah, tiens ! C’est la chanteuse ! » On vient m’aborder en me disant : « Voilà , je t’ai reconnue, tu es passée à la télé. Tu as participé à telle émission, tu chantes. Bravo pour ton parcours ! etc. » Voilà . Du coup, les gens oublient mon handicap, en quelque sorte.

H : Que pouvez-vous nous dire de la devise de Marina Provence, qui est : « Si le regard de l’autre peut en dire long, il est certain que son propre regard envers soi-même est encore plus explicite. » ?

M : En fait, on a créé cette association parce qu’on a rencontré une personne qui m’a aidée. J’étais dans un gouffre, je m’enfonçais. Cette personne-là m’a aidée à sortir la tête de l’eau. Elle s’est occupée de moi, et m’a dit : « Voilà , écoute, je ne te garantis pas de faire un album, on va essayer de chanter tous les deux, on va faire des musiques, on va s’amuser ! » Et c’est vrai que j’y ai pris goût. Donc on s’est dit : vu que la musique, cette passion-là m’a sauvé la vie, pourquoi ne pas la transmettre aux autres ? On voulait pour cela, créer un concert au Dôme de Marseille où on réserverait la fosse uniquement pour les fauteuils roulants, pour les personnes handicapées. Il y aurait notamment des kinésithérapeutes, des pompiers et d’autres professionnels pour prendre soin d’eux, et tout le reste de la salle serait accessible aux personnes valides parce qu’il est rare de voir des personnes handicapées assister à des concerts. Même moi, je peux rarement aller voir des concerts, parce qu’il y a du monde et que les gens sont turbulents et excités par la musique. Je ne peux pas, par exemple, aller voir le concert d’un groupe de rock, parce que le public y est déchaîné. On ne sait jamais ce qui peut arriver, c’est dangereux pour moi. Tandis que là, on adapterait le bas de la scène exprès pour les personnes handicapées, avec à leur côté des gens qui pourront vraiment faire attention à eux et qui seront vigilants.

H : Et le fait de dire que « le regard de l’autre peut en dire long » ?

M : Le regard que les gens posent sur moi. C’est souvent des regards intrigués. On se dit : « Mon Dieu ! Mais qu’est-ce qu’elle a ? Qu’est-ce qu’il lui est arrivé ? » Et c’est vrai que ce n’est pas des regards méchants, la plupart du temps. Pour certaines personnes, si, parce que ça leurs renvoie à leur propre situation lorsqu’elles ont par exemple quelqu’un de la famille qui est malade, et du coup elles se disent : « Oh la la ! Qu’est-ce qu’elle a, elle aussi ? » Ça peut être négatif. Il faut regarder le fond de la personne et non pas son physique. C’est le message qu’on voulait faire passer. Avant de juger, de se dire : « Oh la la ! qu’est-ce qu’elle a, elle ne peut pas faire telle ou telle chose. » Essayez plutôt de regarder le fond de la personne et non ce qu’elle dégage !

H : Parlez-nous de votre rencontre avec Kaëm.

M : En fait avec Damien, on est un peu avec la même équipe de production. Un jour, mon manager m’a parlé de lui, alors je lui ai répondu : « Il n’y a aucun souci. Je vais le rencontrer. C’est avec grand plaisir. » Par la suite, quand il est descendu sur Marseille, on a fait une première rencontre. Tout de suite, on s’est super bien entendu, le feeling est passé, et on a bien rigolé. Et puis il m’a parlé de la musique, du projet de musique qu’il avait pour moi. On en a discuté, on a posé le morceau. Mais avec Damien, on partage davantage une amitié forte qu’un travail, même si on prend plaisir à travailler ensemble. C’est une passion partagée. On a posé le morceau, et après, on a parlé du clip. En fait, dans le clip, on voulait inverser les rôles par rapport à la vie de tous les jours. Au lieu d’avoir une personne sur cent qui est handicapée, on a fait l’inverse. Une personne valide et toutes les autres personnes handicapées sur fauteuil. Pour le clip on a créé ce contexte-là, et c’est vrai qu’on s’en est bien amusé, parce que ça nous a permis, nous, de nous sentir comme tout le monde parce que dans le cas inverse, on est un peu à part, on est différent des autres, entre guillemets. Et là, on a été vraiment comme tout le monde, c’est la personne valide qui était différente ! On inverse les regards pour questionner sur la différence. Les gens nous pensent différents, mais au fond de nous, on est pas différent. On est tous pareils. Il y a de tout, il faut de tout pour faire un monde. En fait, c’est un appel à la tolérance. C’est pour montrer aux gens qu’au-delà de la différence, on est tous égaux et dans le même camp. Il faut s’aider, et ne pas se regarder de travers. Voilà . Et j’espère que ça va bien donner !

H : Votre chanson « Je suis comme ça » aborde, elle aussi le thème des différences.

M : Dans « Je suis comme ça », je ne parle pas de la différence. Je ne parle pas de mon combat face à la maladie, mais du combat quotidien. Je me mets à la place d’une personne qui n’a pas forcément de handicap, et j’explique que, dans le monde il y a de la misère, des bagarres et des gens qui sont peu tolérants. En fait, je visualise le monde, et j’explique mon ressenti. Mais je ne parle pas forcément de mon handicap.

H : Avez-vous quelque chose à rajouter ?

M : Oui, peut-être parler de mon rêve. J’ai un rêve. C’est de faire partie des Restos du cœur et de participer à la tournée des Enfoirés. Enfin de tourner dans des films parce que j’adore le cinéma, d’ailleurs je salue Julien Courbet, qui a participé au clip, et qui a vraiment été super !

H : Je vous remercie.

M : Merci à vous.


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