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L’âge se lit dans les yeux des autres, même quand soi-même on n’y pense plus...

V. Despentes

Malgré l’hétérogénéité des conditions de mode de vie, les personnes âgées ont une identité sociale bien que les vocables soient nombreux.
Tout d’abord, on observe que le terme de « vieillard » est remplacé par celui de « retraité ».
Le troisième âge est apparu dans les années 70. Il signifie une retraite active et une nouvelle jeunesse pour les plus de 60 ans. D’autant plus, que l’espérance de vie d’un retraité est supérieure à 20 ans. Quant à lui, le quatrième âge se situe communément après 75 ans. Il est le principal destinataire des dispositifs de politiques sociales. Dès les années 70, s’adressant au quatrième âge les médecins gériatres ont évoqué les premiers, les problèmes de déficience physique des personnes âgées.

La vieillesse est un processus universel, irréversible et handicapant où les capacités physiques déclinent. Elle s’accompagne d’une baisse d’activité et des interactions sociales. On appelle cela le désengagement fonctionnel. Outre la baisse d’activité, les relations sociales diminuent avec l’âge. Au final, on assiste à un repli domestique de la personne âgée. L’exercice de la citoyenneté est révélateur de la diminution du rôle de la personne âgée. On constate une nette diminution de la participation au suffrage démocratique chez les personnes âgées entre 70 et 80 ans.
Une perte d’autonomie peut être le signe d’une vieillesse handicapante, si la dépendance est liée au brusque choc de la dégradation de l’état de santé. D’autant plus qu’elle constitue un véritable problème pour l’entourage. Mais d’autres critères entrent en jeu comme la disponibilité de la famille, le coût et l’adaptation du logement au handicap.

En fait, le sentiment de vieillesse handicapante est lié à l’image de soi que renvoie la société à la personne âgée. Cela se signale souvent par la mise en doute des aptitudes, une attitude protectrice ou condescendante des anonymes et des proches. Dans un bus, c’est le fait qu’on leur propose une place assise. De même, pour l’entourage, le port de certains objets comme les appareils auditifs, ou de lunettes avec la vue qui baisse sont autant de signes révélateurs de cet état de fait. Ainsi, ce sont les interactions quotidiennes et le regard social prégnant, qui classifient des individus dans la catégorie des personnes âgées.

Être résigné face à cela, c’est vivre une vieillesse handicapante. Refuser de vieillir, c’est refuser de dépendre des autres. « Être en colère lorsqu’on assiste à une diminution des réflexes, et être le cas échéant dépressif face à la solitude », comme le souligne François de Singly. En somme, c’est rester vivant. Le maintien de l’identité de la personne âgée, les sociologues la nomment la déprise : en dépit de la dégénérescence des capacités physiques, l’enjeu pour la personne âgée est le maintien de son identité. Avec la diminution des capacités physiques qui est inéluctable, il faut « savoir vieillir sans être vieux » affirme Marie Hennezel. Donc il faut que la personne âgée garde de l’amour et du désir en soi.

Un parallèle existe entre la vieillesse et le handicap : il se caractérise par une limitation des possibilités d’interaction d’un individu avec son environnement qui provoque une incapacité, permanente ou non, et qui mènent à un stress et à des difficultés morales, intellectuelles, sociales et physiques (définition Wikipédia).
En effet, la vieillesse résulte d’impact physique, psychique et biologique. Mais celle-ci ne se vit pas de la même façon. En fait, elle est plurielle. La nomenclature professionnelle entraîne des disparités en matière de santé. Un professeur a une vieillesse moins handicapante qu’un ouvrier du bâtiment. Sujet d’actualité au moment où l’on parle de la pénibilité du travail dans le débat sur les retraites !
Certains gérontologues rejettent même l’idée que la vieillesse est handicapante. Les personnes âgées ne seraient pas vouées à l’inactivité. Les animateurs gérontologues estiment que le quatrième âge jouit d’une certaine autonomie. Les animateurs en gérontologie doivent coordonner leurs projets d’animation du quatrième âge à leurs capacités physiologiques.

Ainsi, les personnes âgées gardent leurs petits-enfants, participent à diverses activités et voyagent dans les clubs du troisième âge. Dans les villages d’Afrique de l’ouest, des personnes âgées de plus de 70 ans portent de grandes bassines d’eau sur la tête avec une grande dextérité sans que personne s’en offusque.
La vieillesse n’est pas handicapante. Elle fragilise l’individu au niveau physiologique. Certes, dans les transports en commun le quatrième âge a aussi des places réservées, mais le parallèle s’arrête là. Même si elle est plus encline à souffrir de certaines pathologies : Alzheimer, fracture du col du fémur, maladies nosocomiales... La personne âgée a toujours de la volonté, des projets, et du désir !

H. G.

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