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Les séquelles d’un accident de circulation

Bruno est originaire de la ville rose, Toulouse, où il assiste régulièrement à des manifestations aux côtés de l’Association des Paralysés de France (APF).

Question : Comment faites-vous pour vous déplacer en ville ? Avez-vous le permis ?

En métro et en voiture, quoique rarement la voiture en ville... J’ai le permis, oui, mais je roule peu, en raison de problèmes de santé.

Q : Quelle est la cause de votre handicap qui ne vous permet pas de conduire aussi souvent que vous le voulez ?

Un accident de circulation et ses séquelles. Un accident en 1974 avec traumatisme crânien, trois semaines de coma, une fracture du bassin et du pied, dix-neuf mois à l’hôpital et une vingtaine d’opérations, des greffes d’os, de peau, du cristallin et deux prothèses de hanches. Je marche avec deux béquilles et je porte une paire de chaussures orthopédiques. Voilà en gros, c’est encore long, mais j’ai un gros moral.

Q : C’est bien, d’avoir un moral d’acier...

Il faut ! C’est dur mais ça va, j’essaie de m’occuper pour me changer les idées.

Q : Trouvez-vous que les lieux publics soient suffisamment aménagés pour les personnes handicapées ?

Ça commence, mais il y a encore beaucoup à faire...

Q : Comment percevez-vous aujourd’hui le regard des gens ?

Très difficile, mais il ne faut pas faire attention. C’est pas du tout évident.

Q : Comment faites-vous pour avoir autant le moral ?

Je vois du monde dans les associations et j’ai du tempérament et surtout, je m’occupe, je ne reste pas chez moi tout le temps. J’adore le cinéma et le sport, m’occuper de mon fils une semaine sur deux, j’ai une garde partagée après un divorce.

Q : Votre handicap nécessite-t-il des soins dans des centres spécialisés ?

Pas en ce moment, excepté par de la rééducation d’entretien et un traitement pour des douleurs régulières.

Q : Pensez-vous que les diverses institutions ne font pas assez d’efforts pour multiplier les aménagements ?

Je pense que oui, en effet il n’y a pas assez d’efforts. Ça avance très doucement.

Q : Justement, en ce qui vous concerne, avez-vous entamé des démarches ?

Oui, avec l’APF de Toulouse, mais on a l’impression de ne pas être entendu ou très peu.

Q : Comment vivez-vous votre sexualité ?

En ce moment, c’est le calme et je ne suis avec personne. J’ai rompu avec ma copine il y a quinze jours environ.

Q : Votre copine était-elle aussi handicapée ?

Oui, un peu, et très stressée... Elle avait des problèmes crâniens depuis la naissance.

Q : Quelle a été la cause de votre rupture ?

Elle était trop négative, elle voyait le mal partout et elle était souvent en train de se plaindre.

Q : Comment avez-vous vécu cette rupture ?

Bien et un peu difficile, car elle n’avait pas trop de dialogue et elle était souvent négative.

Q : Était-ce dur de vivre avec elle ?

Oui, pas mal, mais c’est la vie.

Q : Comment se passent les journées avec votre fils ?

On communique beaucoup et on aime la diversité, le sport, le ciné... Lui, il fait du bowling et du karting. Il aime qu’on reçoive ou qu’on aille chez des amis, avoir le contact avec les personnes valides et invalides. On s’organise des sorties et autres, comme des soirées cartes. Je suis fier de lui, il travaille très bien au collège et il n’est jamais en train de se plaindre, il m’aide beaucoup.

Q : Depuis quand êtes-vous divorcé ?

Depuis quatre ans.

Q : Quel regard portez-vous sur les personnes valides ?

Bonne question ! Pas toujours bien avec nous... Ils n’ont que peu d’informations, sont égoà¯stes, mais tous ne le sont pas...

Q : Comment ressentez-vous le regard des autres sur vous ?
Maintenant je ne fais plus attention.

Q : Avez-vous le sentiment d’être exclu de la société ?

Parfois, oui. Mais on est pas les seuls à avoir des problèmes : les pauvres, les chômeurs et les personnes sans abri aussi.

Q : Je trouve que vous pensez plus aux autres qu’à votre propre personne...

Peut-être qu’au bout de trente ans d’invalidité, je commence à avoir l’habitude. J’essaie de me battre comme je peux. J’ai des amis plus malheureux encore et qui souffrent plus, ça ne sert à rien de pleurer sur son sort. Je vis au jour le jour. Et c’est à moi à organiser ma vie, en fonction de mes moyens et de ma santé. J’ai la chance de vivre dans une ville qui bouge, ça aussi c’est important. J’ai un fils une semaine sur deux et je me bats pour lui.

Q : Si vous aviez un message à faire passer...

Pas de guerre dans le monde, de l’amour et de l’amitié. Un toit et le droit de se soigner pour tous. Tous les lieux accessibles. Et le respect des emplacements pour les personnes handicapées !

Propos recueillis par Amina Hamadi, décembre 2004


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