Grossesse et handicap moteur
Difficile de se projeter en tant que mère lorsqu’on a du mal à se déplacer. Pourtant, de plus en plus de femmes handicapées moteur prennent leur courage à deux mains pour se lancer dans l’aventure de la maternité.
Cependant des appréhensions restent, notamment au niveau des risques encourus et de la qualité du suivi médical. Quelques conseils pour accompagner la future maman...
La maternité chez les femmes handicapées est un sujet à priori délicat voire tabou : le corps médical reste frileux quant à cette prise de décision, les jugements fusent facilement et la principale intéressée doit parfois savoir imposer son choix.
Préparation à la grossesse
Tout d’abord il faut savoir qu’une femme handicapée est tenue de bien gérer sa contraception. Ainsi lorsque le désir d’enfanter sera présent, il lui sera plus facile de planifier l’arrivée du nouveau-né.
Pour que la grossesse soit la plus sereine possible, il est préconisé de s’entourer de personnes compétentes. Dans un premier temps, le spécialiste qui suit la femme handicapée doit être informé de sa décision ou de la confirmation de sa grossesse. En discuter avec lui permettra de délimiter très rapidement les risques encourus et de dédramatiser la situation le cas échéant. De plus, il sera le meilleur interlocuteur pour l’aiguiller quant aux choix de l’obstétricien et de l’établissement médical. En effet, très peu de maternités et de gynécologues sont équipés pour recevoir les femmes handicapées.
Une fois l’équipe déterminée, un protocole sera mis en place : le spécialiste aidera l’obstétricien pour la prise en charge de cette grossesse particulière.
C’est ensemble qu’ils estimeront si le suivi se fera en maternité spécialisée dans les grossesses à risque. Généralement, l’accouchement se déroulera classiquement.
Conseils durant la grossesse
Les deux risques majeurs lors d’une grossesse de ce type sont : les escarres et l’infection urinaire. Aussi, il est essentiel de mettre tout en œuvre afin de limiter les dégâts.
Pour se faire, après accord du spécialiste, la future maman pourra renforcer les séances de massage au niveau des points d’appui. L’idéal étant des massages quotidiens deux à trois fois par jour.
Boire est également le mot d’ordre durant toute la grossesse, il ne faut pas hésiter à avoir constamment une bouteille près de soi.
Côté administratif et organisation, être prévoyante et cadrer les choses d’avance ne seront pas de trop.
Une fois la maternité choisie, une visite de la future chambre et un briefing du personnel s’imposent. En effet, la maman handicapée sera rassurée de constater que tous les accès sont praticables en fauteuil et que le personnel soignant est informé de tout le protocole adapté à son cas. Il faudra aussi prévoir de s’équiper du matériel de puériculture adéquat qui simplifiera la vie lors de l’arrivée de bébé.
Et après l’accouchement ?
La maman doit impérativement avoir recours à des massages ou des drainages lymphatiques afin de pouvoir perdre du poids au plus vite.
Sauna, hammam, piscine sont également conseillés du moment que la pratique est en accord avec le handicap.
Espoir et courage, voilà ce que l’on doit retenir de l’expérience de toutes ces femmes.
Pour en savoir plus...
>> Oser être mère : maternité et handicap moteur de Delphine Siegrist - Doin Editions - 2003. Ce guide est un soutien essentiel, de l’étape du désir d’être mère au retour à la maison.
>> L’ADAPPH (Association pour le Développement de l"™Accompagnement à la Parentalité des Personnes Handicapées) pourra conseiller et aider la personne dans de nombreuses démarches. Accueil téléphonique : le lundi, mardi, jeudi et vendredi, de 9 heures à 11 heures et de 14 à 16 heures : 04 76 22 86 89.
Karine Miceli
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