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Je suis tétraparésique, j’ai une femme géniale et deux enfants

Lors d’un accident de la circulation, Yann Moinaux se retrouve tétraparésique... Lors de sa rééducation, il rencontre sa femme avec qui il vit depuis 14 ans. Ensemble ils ont eu deux enfants. Yann parle de la satisfaction qu’il éprouve à mener une vie de famille qui le comble et à laquelle il n’osait rêver. Il regrette parfois de ne pas pouvoir s’occuper de ses enfants comme il le souhaiterait mais pense que son handicap lui permet une proximité avec eux peu commune. Pour lui, fonder une famille est possible et nécessaire pour tous !

Je suis tétraparésique, j'ai une femme géniale et deux enfants

Handimarseille : Est-ce que vous pouvez vous présenter ?

Yann Moinaux : Je m’appelle Yann Moinaux, je me suis retrouvé en situation de handicap suite à un accident de voiture le 25 décembre 1992, qui m’a rendu tétraparésique. Quelques temps après j’ai rencontré une jeune femme très sympathique, on a eu deux enfants, une fille de 8 ans et un garçon de 3 ans, et depuis c’est la vie normale.

H : Quelles sont les contraintes au quotidien ?

Y.M : Les contraintes sont surtout au niveau de l’accessibilité à divers endroits, parce que je ne me concentre plus trop sur la formation ou les études parce que j’ai passé l’âge et à l’époque où j’en avais besoin, il y en avait encore moins qu’aujourd’hui. Je vis un peu comme tout le monde.

H : Vous avez connu votre femme après votre accident, comment s’est passée votre rencontre ?

Y.M : Elle faisait ses études d’infirmière dans un centre où je faisais ma rééducation. On a flirté un peu mais sans plus. On était jeunes après on s’est quitté et puis un jour elle m’a écrit et on s’est remis ensemble et depuis on s’est pas quitté, ça fait depuis 1999. On a eu divers soucis avec sa famille mais après tout on se plaisait. On a fait les choses un peu différemment. D’abord, on a eu une fille, ensuite on s’est marié, puis on a eu un garçon.

H : Quels ont été les soucis avec sa famille ?

Y.M : Ils avaient peur, ce qui est tout à fait normal je pense.

H : Vous êtes père de deux enfants, appréhendiez-vous de ne pas être en mesure de vous occuper de vos enfants aussi bien que vous le vouliez ?

Y.M : Je ne m’en occupe pas aussi bien que ce que je voulais. Il faut se demander ce que je voulais, d’abord le fait d’avoir des enfants et même de rencontrer quelqu’un, au début je n’y croyais pas trop. Après, on a eu des enfants, et comme ils ne m’ont connu qu’en situation de handicap, ils s’adaptent et ils font les choses que les autres enfants ne font pas. J’estime que je m’en sors très bien. Je n’ai juste jamais réussi à changer les couches des enfants et leur donner un bain quand ils étaient petits.

H : Comment cela se passe-t-il au quotidien, rencontrez-vous des difficultés liées à votre handicap ?

Y.M : Il y a les problèmes d’accès et surtout quand on essaye de trouver des vacances, mais là j’ai de la chance car mon épouse fait tout ce qu’elle peut pour trouver des lieux adaptés. Il y a aussi le respect des places handicapées, ça c’est incroyablement insupportable.

H : Avez-vous bénéficié d’aides techniques, aides à domicile pour vos enfants ?

Y.M : Il y a une personne qui vient le matin pour m’aider à accompagner mes enfants à l’école pour ne pas que je sois seul, au cas où il y aurait un problème et le soir, c’est pareil, pour m’aider à les récupérer et à les ramener. Quelque fois, tout dépend l’heure où mon épouse termine, elle leur donne un bain ou une douche et elle m’aide à préparer un peu le repas. Au niveau des aides techniques pour arriver à l’étage, la mairie d’Aix-en-Provence m’a permis d’avoir un ascenseur. C’est essentiel, vu que les chambres des enfants se trouvent à l’étage.

H : Pensez-vous que vos enfants ressentent votre handicap ?

Y.M : Ils le ressentent un peu je pense. Ils l’ont compris, ils l’ont accepté. La différence avec tout le monde, c’est qu’eux ne m’ont connu que comme ça, donc pour eux c’est normal.

H : Pensez-vous que votre handicap aura une influence sur la relation que vous établissez avec vos enfants ?

Y.M : Oui, j’en suis sûr mais ce n’est pas plus mal. Comme je fais beaucoup d’informatique avec mon fils, il sait déjà mettre en route et jouer sur l’ordinateur. Ma fille, c’est pour les mathématiques. J’arrive à leur apprendre des choses qui leur sont utiles.

H : Quelle est votre plus grand fierté en tant que papa ?

Y.M : En tant que papa, c’est de pouvoir montrer à tout le monde que j’ai réussi à avoir une vie plus ou moins normale. Moi, j’estime qu’elle n’est pas mal, il y a pire.

H : Comment se passe les rapports avec la maman ?

Y.M : Elle est géniale. Elle n’a vraiment pas eu peur de s’engager dans cette aventure avec moi. Ce n’est pas évident... Il en faudrait plus des personnes comme elle.

H : Qui s’occupe le plus de vos enfants, vous ou elle ?

Y.M : Vu que mon épouse travaille, je pense que c’est approximativement du 60/40 pour ma femme.

H : Si vous aviez un message à faire passer, ce serait lequel ?

Y.M : N’hésitez pas, c’est possible. Il ne faut pas penser que c’est infaisable, au contraire. La famille c’est nécessaire, c’est primordial parce que sinon les personnes en situation de handicap se refermeraient sur elles-mêmes. La famille, c’est le premier pas vers l’extérieur. Cela évite d’avoir peur de sortir, c’est un élan de vie qui vous permet de réaliser plein d’autres choses !

H : Je vous remercie.

Y.M : Y a pas de quoi.

Propos recueillis par Yoann Mattei


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