Description :
Des cordonniers :
Férus de philosophie, parlent et rêvent de la Révolution, du travail, du sexe, de l’Art et du Grand Soir, renversement du pouvoir précédent et avènement d’une autre société.

Après révolte et prison, les cordonniers prennent le pouvoir, découvrent et jouissent des délices de l’oisiveté volontaire...
 Mais créeront-ils vraiment une vie nouvelle ?
 Et qu’en est-il des idéaux du prolétariat ?

Après avoir vaguement envisagé la venue d’un pouvoir matriarcale improbable, la pièce se désintègre en une sorte d’orgie narcotique...

Sa vision de l’histoire hyper catastrophique ne va pas sans un humour terrible, une scandaleuse impolitesse du désespoir qui transforme chacune de ses pièces en un précis de décomposition de la société occidentale.

La spécificité de la poétique de Witkiewicz consiste en une condensation extrême d’événements. Même s’ils sont en eux-mêmes vraisemblables, leur concentration excessive produit un effet fulgurant de désordre.

Ici, la construction simultanée de plusieurs drames laisse entrevoir les constantes du théâtre de Witkiewicz : déformation, refus de la succession logique des scènes, manque de chronologie de la fable, refus des lois de biologie, d’éthique, de psychologie, convoquant déchainement verbal et grande clownerie, apathie et silence tragiques...

Witkiewicz se suicide le 18 septembre 1939, au lendemain du jour où l’Armée Rouge pénètre sur les territoires orientaux de la Pologne, les nazis ayant investi l’autre versant.

Site web : http://www.lafriche.org

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