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Des séjours au rythme du partage

Animateur de séjours organisés, une expérience exceptionnelle !

Depuis 1969, l’Association Pour Adultes et Jeunes Handicapés (APAJH) oeuvre pour favoriser l’accès aux vacances des personnes handicapées. L’association organise des séjours organisés qui rassemblent animateurs professionnels ou bénévoles et vacanciers au cœur d’un bel esprit de famille et de partage.
Yasmina Manessour, chef de service et Hachim Saà¯d Mohamed, animateur polyvalent nous éclairent sur le service vacances qui est mis en place et sur leur engagement au sein de la structure basée dans le 6e arrondissement de Marseille.

Des séjours au rythme du partage

Handimarseille. - Est-ce que vous pouvez vous présenter ?

Hachim Said-Mohamed. - Je m’appelle Hachim Said-Mohamed, je suis animateur salarié ici depuis 2006. Ça fait exactement depuis 2003 que je travaille au sein de l’APAJH, j’ai commencé comme bénévole.

Yasmina Manessour. - Je m’appelle Yasmina Manosour, je suis chef de service de l’APAJH depuis décembre 2010, et j’ai démarré ici comme responsable de séjour en 2003.

H. - Pourquoi vous avez décidé de vous engager à l’APAJH ?

Hachim Saà¯d-Mohamed. - J’ai commencé ici j’avais 18 ans, et je suis entré en tant que bénévole vacataire, et j’ai trouvé ça pas mal pour mon premier séjour et après, je n’ai pas arrêté. En 2006, l’APAJH m’a embauché.
C’est une expérience de vie exceptionnelle. Encadrer les personnes en situation de handicap, ça change la vie c’est sà »r !

Yasmina Manessour. - Je suis venue ici une première fois, j’ai rencontré le chef de service qui était en place, nous avons discuté et ils recherchaient un responsable de séjour. Je suis partie en tant que responsable avec dix-huit vacanciers, une équipe de neuf animateurs. Il y avait Hachim, qui était mon adjoint et qui connaissait déjà le monde du handicap. Je suis revenue du séjour, j’avais l’impression d’être moi aussi en vacances, tellement le voyage s’était bien déroulé. À mon retour ici sur Marseille, je suis allée voir l’association pour laquelle je travaillais à l’époque, et je leur ai dit : "je vais démissionner de chez vous pour aller travailler ailleurs".

H. - C’est l’affectif qui a joué ?

Yasmina Manessour. - Oui, c’est vraiment l’affectif qui a compté. J’aime être en contact avec les personnes en situation de handicap. C’est quelque chose qui me plaît, c’est l’épanouissement de tout-un chacun. Même les animateurs, quand ils partent en séjour, les deux ou trois premiers jours, ils sont parfois un peu tendus et puis d’un coup, ils se détendent et ils sont super contents.

H. - Est-ce que vous pouvez nous présenter l’APAJH, en quelques mots ?

Hachim Saà¯d-Mohamed. - L’Association Pour Adultes et Jeunes Handicapés. On est une structure à Marseille qui encadre et qui accueille les personnes en situation de handicap, sensoriel, mental, moteur ou physique, et c’est ce qui fait le charme de l’APAJH. On a une vocation et on essaie de mettre en place un côté familial dans nos séjours, dans l’encadrement et dans l’accueil, pour permettre aux personnes qui viennent, d’être un peu plus détendues et qu’elles se sentent bien autre part que dans leurs institutions, dans leurs familles ou dans leur travail. On essaie de leur changer les idées.

H. - Quel est le but de vos séjours vacances ?

Hachim Saà¯d-Mohamed. - Donner et permettre à des personnes handicapées de partir en vacances et de faire des choses qu’ils n’ont peut-être pas la possibilité de faire quand ils sont en institutions ou chez eux. Ensuite, le service Vacances, c’est l’encadrement, les séjours, l’amusement, l’activité ; et on essaie de garder quand même un côté éducatif pour ne pas leur faire perdre leur autonomie.

H. - Les personnes qui font appel à vous ont quel type de handicap ?

Hachim Saà¯d-Mohamed. - Tout handicap. On travaille avec des institutions, des MAS, des IME, avec des foyers ; on collabore vraiment avec beaucoup de structures et des familles qui amènent leurs enfants, leurs cousins ou leurs proches pour venir participer, ou à une activité hebdomadaire, ou à un week-end ou à une sortie à thème ou à des séjours de vacances.

H. - Y a-t-il des destinations que vous privilégiez par rapport à d’autres ?

Yasmina Manessour. - Actuellement, c’est la France, et plus particulièrement le sud de la France, jusqu’à Vichy ou Mende. Pour l’instant, on ne va pas au delà , pour limiter les déplacements, parce qu’on part et on revient de Marseille. On ne choisit pas trop les séjours en bord de mer, surtout pour nos adhérents, ils sont comme vous et moi, ils préfèrent aller au frais l’été

H. - Quels types de contraintes avez-vous pour organiser ces séjours ?

Hachim Saà¯d-Mohamed. - Il n’y a pas de contraintes spéciales à signaler. Les institutions communiquent, elles nous envoient les dossiers des personnes qui vont participer au séjour, on en prend connaissance, on fait des réunions, on présente les vacanciers. Pour les animateurs, on fait des formations au fauteuil, des formations aux manipulations de la personne au niveau des transferts dans le lit, donc ils partent avec une connaissance riche.

H. - Comment se passe la gestion du lieu lors de votre séjour ?

Hachim Saà¯d-Mohamed. - Il faut savoir que quand nous louons un gîte, nous sommes seuls à l’intérieur. Les personnes n’ont aucun problème à nous louer leur bien, leur maison, leur gîte ou leur village vacances. On a des petits chalets et on est en gestion libre la plupart du temps. S’il y a du monde à côté, les autres vacanciers sont prévenus qu’il va y avoir un groupe de personnes en situation de handicap. Il n’y a aucune difficulté qui se pose. Et la plupart du temps, ils sont plutôt gentils, avenants, chaleureux, ils nous accueillent, nous invitent à boire un verre.

H. - Vous privilégiez plutôt des endroits qui sont adaptés ?

Yasmina Manessour. - Oui, on essaie d’avoir vraiment des endroits qui soient adaptés aux quatre types de handicap. Après, ça peut arriver que nous soyons dans des lieux qui ne sont adaptés qu’à deux ou trois types de handicap ; mais nous privilégions beaucoup plus les séjours de vacances avec tout handicap confondu, puisqu’on ne fait pas de ségrégation au sein de notre association. Ce n’est pas parce qu’il est handicapé moteur qu’il n’a pas le droit d’être avec une personne qui est autonome et valide, ça ne serait pas normal. Cela crée une force sur les séjours de vacances, où justement la personne qui est autonome et valide va aider la personne handicapée qui est en face d’elle. On sait que la personne qui est en fauteuil, lorsqu’elle a une pile d’assiettes, elle ne peut pas la tenir et faire en même temps avancer son fauteuil. Donc, la personne qui est autonome et valide va la pousser, et du coup tous les deux vont pouvoir mettre la table ensemble.

H. - Et justement, c’est le but recherché cette entraide, dans les séjours ?

Hachim Saà¯d-Mohamed. - Ce n’est pas ce qu’on recherche. Maintenant, c’est ce qui se fait la plupart du temps quand on part en séjour. Après, ce qui est bien, c’est quand il y a tout handicap confondu, les personnes ont moins d’appréhension. Par exemple, quand une personne autiste va partir avec une personne en fauteuil, elle aura moins d’appréhension la prochaine fois quand elle reverra une personne qui sera en fauteuil. C’est vrai que quand elle partira en séjour la première fois, il y aura une petite difficulté les premiers jours, c’est normal, elle n’a pas l’habitude, et après ça se met tout doucement en place. Elle prend l’habitude, elle se sent un peu mieux à côté d’une personne en fauteuil, qui a un handicap différent du sien. Et c’est ce qui est bien dans ces séjours-là et dans cet encadrement vraiment varié.

H. - Quel est le sentiment des vacanciers quand il rentre de séjours ?

Hachim Saà¯d-Mohamed. - Il y a toujours des déceptions, c’est normal. Ça ne peut pas plaire à tout le monde, mais c’est rare. La plupart du temps, tout le monde repart content, ils se réinscrivent à un séjour l’année suivante. On fait souvent des rapports individuels, des compte-rendus de séjours qu’on envoie aux institutions, aux familles, afin d’expliquer un peu ce qui s’est passé. Cela leur permet d’avoir un bon retour. Parce que le moindre comportement qui n’a pas été correct, on le signale aussi sur le compte-rendu. La plupart du temps, quand des institutions nous ont envoyé des personnes, et bien elles privilégient ensuite celles qui n’ont pas pu partir en vacances. Donc, on reçoit aussi des personnes nouvelles qu’on ne connaît pas, de la même institution, et c’est ce qui est bien aussi.

Yasmina Manessour. - C’est beaucoup le bouche à oreille qui fonctionne. On ne fait pas de publicité au sein de notre association, excepté lors du forum du Handicap

H. - Comment vous expliquez justement que Marseille rencontre des difficultés dans l’accueil des vacanciers qui ont un handicap ?

Yasmina Manessour. - La ville a beaucoup de travail à faire encore, pour justement l’accessibilité aux personnes en situation de handicap. À l’APAJH 13, on a une rampe d’accès pour les personnes à mobilité réduite depuis deux mois à peine. Avant, on avait deux grosses marches de vieil immeuble du 6ème. Nos adhérents quand ils arrivent ici, ils voient le plan incliné, ils sont super contents, ils se disent, enfin on peut venir avec nos fauteuils. On a un jeune par exemple qui habite le centre-ville, qui vient avec son fauteuil électrique, et arrivé ici, comme il ne pouvait même pas aller sonner, il toquait à la fenêtre pour que quelqu’un vienne le chercher. Après, il devait quitter son fauteuil électrique à l’extérieur. Marseille a un gros travail à faire au niveau de l’adaptation des lieux, des routes, des transports en commun. Le seul transport qui soit adapté c’est le tramway parce qu’il est récent, mais les personnes en fauteuil ne peuvent pas prendre le métro, les bus sont rares. Et si le bus est adapté, le trottoir n’est pas adapté et rehaussé.

Hachim Saà¯d-Mohamed. - Quand on va dans des lieux, qui sont proches de villes qui sont adaptées, comme Grenoble, par exemple, et qui est tout de plain-pied, on se pose des questions sur Marseille. On se demande ce qu’ils attendent pour tout remettre aux normes. Le train touristique par exemple n’est pas adapté. Pour faire le tour de Marseille, les fauteuils ne peuvent pas s’installer, donc, si ce n’est pas une personne qui peut se lever de son fauteuil, s’asseoir sur le siège, plier son fauteuil et le rentrer à ses pieds, il ne peut pas faire le train touristique. Ça fait partie du tourisme de Marseille, c’est un peu bizarre que ça ne soit pas adapté. Faire un ou deux wagons où le fauteuil peut monter, ça pourrait être bien. C’est simple à faire, ça doit pas coà »ter trop cher. Malheureusement, il y a encore beaucoup de travail à faire.

Yasmina Manessour. - Et puis, au niveau des hébergements de collectivités ou autres qui sont accessibles aux personnes à mobilité réduite, ça serait bien d’en avoir aussi quelques uns ici au centre ville, pour que demain, une association comme la nôtre, puissions au moins avoir la possibilité de louer un gîte ou un lieu pour accueillir les personnes à mobilité réduite, pour qu’ils puissent venir découvrir Marseille.

H. - Quels sont les projets en préparation à l’APAJH, et notamment au niveau du service vacances ?

Yasmina Manessour. - Beaucoup de nos adhérents, qui ont déjà fait pas mal de séjours avec nous, ici en France ou à l’étranger, en Tunisie notamment, ont envie aussi d’aller à l’étranger, donc on a en projet de pouvoir organiser des séjours à l’étranger, pour 2012 si tout va bien. Et ici, au sein de notre association, il y a encore pas mal de choses à voir et à faire encore. J’espère que d’ici quelques années, on passera d’ici deux ou trois ans, au sein de l’association en accueil de jour. Mais par ailleurs, il faut que le dossier soit monté, bien bouclé et bien ficelé, pour mettre toutes les chances de notre côté.

H. - Est-ce qu’il y a un dernier point que vous aimeriez aborder.

Yasmina Manessour. - Juste pour dire que l’APAJH, ça reste une association familiale où l’adhérent, quand il est ici, et bien il est chez lui, et qu’il n’a pas de contraintes. Il arrive ici, il a envie de faire son petit café, il se fait son petit café, il peut passer deux minutes comme il peut passer toute la journée ici, ça ne pose aucun problème. On va pas lui dire : écoute, tu sors de l’APAJH ! Non. Il a le droit de venir ici, c’est un lieu d’accueil.

H. - Je vous remercie.

Yasmina Manessour. - Je vous en prie.

Hachim Saà¯d-Mohamed. - De rien.

Propos recueillis par Yoann Mattei

Post-scriptum

Association Pour Adultes et Jeunes Handicapés 13
46, rue Sainte Victoire
13006 Marseille

Téléphone : 04 91 81 39 98


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