Corps et handicap, de l’autre côté du miroir
On ne choisit pas le corps dans lequel on naît, corps féminin, masculin, marron, blanc, noir, petit, grand, « normal » ou « anormal ».
Cependant, dès que nous arrivons au monde, notre corps détermine en grande partie notre future identité, ainsi que la place que nous pourrons prendre dans la société.
Ce corps, s’il est handicapé, va se heurter aux normes fonctionnelles, esthétiques, comportementales, sexuelles, érigées par un système social dont l’équilibre repose en partie sur une négation, une dévalorisation, une mise à l’écart de ce qui ne correspond pas.
Système paradoxal, ambivalent qui promulgue des lois pour permettre aux personnes handicapées d’être des citoyens à part entière, bénéficiant de l’égalité des droits et des chances, mais ne favorise pas la mixité dans les écoles, ne fait quasi aucune éducation à la différence, et qui continue de produire par ses injonctions, des regards indifférents ou dédaigneux.
Comment rencontrer l’autre dans ce qu’il est de singulier et accepter qu’il nous renvoie l’image d’une humanité aux contours flous et imparfaits. « La seule voie réellement acceptable est, selon le philosophe Pierre Ancet, de développer une éthique de la relation qui fasse de l’apparence du corps une porte ou une voie et non pas l’obstacle qu’elle représente si souvent pour chacun d’entre nous. »
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