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Un festival de courts-métrages dédié au handicap à Marseille

Pour la première fois en France, un festival international du court-métrage dédié au handicap, et cela va avoir lieu à Marseille, au Château de la Buzine. Festi Life est une « extension » du festival Look & Roll qui est organisé tous les deux ans en Suisse, à Bâle. Au programme, des films de haute qualité qui remettent en question l’image habituellement véhiculée des personnes en situation de handicap. Dominique Margot, co-organisatrice du festival invite le public à découvrir ces films qui loin d’appesantir le spectateur l’amuse, le surprend et l’amène à ré-envisager son rapport à l’autre et la vie.

Festi Life

Handimarseille : Pouvez-vous vous présenter ?

Dominique Margot : Mon nom est Dominique Margot, je suis réalisatrice, je fais partie de l’équipe générale du festival du court-métrage Look & Roll.
Je me suis retrouvée dans cette aventure à la suite d’un documentaire que j’ai réalisé en 1998, La longueur et la largeur du ciel qui est un film-portrait sur Jean-Claude Grenier qui souffre de la maladie des os de verre. J’avais fait sa rencontre il y a une vingtaine d’années alors que je travaillais avec le cirque Archaos, Jean-Claude était acteur et comédien dans la compagnie. Après avoir fait l’école de cinéma en Suisse j’ai donc réalisé ce portrait qui s’est retrouvé en 2006 dans la sélection de la première édition du festival Look & Roll. Et par la suite j’ai participé au comité de sélection de ce festival qui a lieu tous les deux ans à Bâle.


H : Le festival Festi life est calqué sur le modèle de Look & Roll que pouvez-vous nous en dire ? Quels sont les enjeux ?

D. M : Festi Life, c’est un festival international de courts-métrages sur le handicap qui aura lieu pour la première fois à Marseille cette année, à l’occasion de Marseille Capitale Europèenne de la culture. Il aura lieu en octobre, au Château de la Buzine. Tous les films seront complètement accessibles, sous-titrés pour mal-entendants, avec audio-description et accessibilité des fauteuils à la salle. Il est prévu qu’il soit bis annuel et se déroulera donc en 2013, 2015, 2017 et nous verrons pour la suite.

Il sera en effet calqué sur le festival Look & Roll qui a lieu également tous les deux ans, les années paires. Look & Roll, c’est une histoire vraiment magnifique parce que lorsque nous avons commencé, en 2006, il y avait très peu de répondant de la part des médias et du public. Et finalement d’édition en édition, ça a pris de l’ampleur, il y a de plus en plus de spectateurs, une plus grande visibilité dans les journaux et plus de reportages se font sur les sélections pour présenter le festival.

Les enjeux de Look & Roll et de Festi Life c’est d’attaquer les clichés sur le handicap de façon la plus radicale possible. C’est-à-dire présenter les personnes handicapées non pas comme de pauvres victimes mais comme des personnes fortes dont nous avons, nous, valides, quelque chose à apprendre. Cette perspective optimiste où les personnes handicapées deviennent des modèles à suivre est une caractéristique des films programmés.

Ce sont tous des films de haute qualité, c’est pour cela qu’ils sont sélectionnés avant tout. Il faut dire qu’à l’initiative de ce festival il y a un homme : Gerhard Protschka. Chaque année il visite une dizaine de festivals de cinéma internationaux pour dénicher les meilleurs films. Il travaille pour une grande association Suisse d’entraide pour handicapé, Procap. C’est avec le soutien de cette organisation que ces festivals ont lieu et à l’initiative du président qui y a beaucoup investi d’énergie pour conduire ce projet édition après édition. C’est un festival qui sensibilise le public, qui transforme son regard et c’est donc également un outil de travail dans les formations et pour les scolaires.

Comme personnellement je vis entre la France et la Suisse, j’ai eu envie de développer un projet similaire en France et mes contacts ont permis de créer un pont avec la Mairie de Marseille. Nous avons invité les personnes de la division handicap à la dernière édition. C’est ainsi que le projet Festi Life est né.

H : Pouvez-vous nous parler de la sélection des films pour ce premier Festi Life ?

D. M : Il y a tout d’abord eu une présélection de 50 films par Look & Roll. Il y a eu 3 jours de sélection avec un comité composé de 5 personnes. Le critère principal de sélection est la qualité cinématographique du film car il n’y a aucune raison qu’un film qui traite du handicap ne soit pas à la hauteur des critères artistiques cinématographiques comme pour les autres festivals. Ces films doivent être de haute qualité. Il y a aussi celui de la sensibilisation, est-ce que le rendu de la thématique est juste, le sujet est-il traité de façon authentique et vrai, est-ce qu’il n’y a pas d’erreurs, des falsifications, de l’embellissement, de la pitié. La sensibilisation c’est aussi la justesse du propos. Nous avons veillé à faire un tour d’horizon, prendre le meilleur de ce qui existe en concernant tous types de handicaps. Nous avons aussi veillé à prendre des films du pourtour méditerranéen, et bien sûr pour cette édition des films européens pour la plupart.

H : Est-ce dans la programmation il y a des films qui vous ont particulièrement touchés et pourquoi ?

D. M : Il y a par exemple un film anglais que nous présenteront à la soirée d’ouverture, qui s’appelle Out Cast, où les rôles sont inversés, ce sont les personnes handicapées qui kidnappent une pop star anglaise et ils lui font vivre plusieurs aventures où les gentils sont les méchants, les méchants sont drôles, les drôles sont tristes, la musique n’est pas ce qu’elle doit être. Ce film est fait pour évoquer la question du regard : Par où on regarde ? Qui est ou n’est pas dans la norme ? Comment traiter ces sujets sans tomber dans la pitié et comment faire un film qui parle de tout ça et qui reste un film qui se regarde avec beaucoup de suspense, un superbe travail sur l’image et la musique ? Je suis ravie qu’il ait été choisi pour le festival à Marseille. Il y a aussi un film très silencieux, d’une dame qui est immobilisée depuis un vingtaine d’années et c’est son regard depuis son lit et sa voix nous parle de sa vie intérieure. Il est complètement à l’opposé de l’autre, il est dans la lenteur, dans une construction artistique très choisi, et un montage avec la voix et le texte, c’est très beau ! Mais j’arrête là parce que je leur trouve à tous de très bonnes qualités, laissons un peu de suspense !

H:Que pouvez-vous nous dire sur le public qui fréquente vos festivals, c’est un public plutôt spécifique ou grand public ?

D. M : C’est vraiment tout public, il est vrai qu’il y a en priorité la présence des familles et des personnes qui sont déjà sensibilisées ou qui sont personnellement touchées, qui viennent pour s’informer et savoir ce qui se passe ailleurs, savoir comment le handicap est traité et abordé dans les autres pays. Mais finalement, il y a vraiment une ouverture sur le tout public. Nous veillons à faire les bons choix de programmation lorsque nous recevons par exemple des groupes concernés par le handicap mental, ou pour les enfants, pour les adolescents, nous axons nos films. Il y a des films assez rock’n’roll, des films plutôt humour noir, d’autres très intimes et très personnels ou par le biais du cinéma on peut s’approcher et avoir une proximité avec une personne et permettre de se rendre compte de son quotidien par exemple.

H : Pensez-vous que le regard que porte le cinéma sur le handicap a fait évoluer le regard du public ?

D. M : Oui je le pense. Il y a des films tout public à présent, comme Intouchables, qui font beaucoup d’entrées avec une lecture du handicap qui ne se serait pas faite il y a dix ans. Le regard évolue, et cette nouvelle manière de traiter le handicap touche plus de monde, ça devient presque une mode !

Ce sont des films extrêmement importants. C’est du d’une part grâce à un chemin qui se fait dans la société et l’art qui fait également évoluer les choses, il y a une perméabilité constante, ce qui fait que c’est difficile d’évaluer les influences, mais elles existent des deux côtés.

Selon les pays également les approches diffèrent. Par exemple, les films en provenance du Royaume-Uni sont très humour noir, très cyniques. Les films polonais sur le handicap m’ont beaucoup interpellée car ils abordent des questions profondes et vont loin dans leur approche. En France c’est avant tout la fiction qui compte. Aujourd’hui, un peu partout en Europe, nous avons des longs métrages où le premier rôle est porté par une personne handicapée ce qui n’existait pas il y a vingt ans. Donc je dirais que la relation d’influence entre le regard social et le regard porté par l’œuvre cinématographique se construit lentement. Les lois font évoluer les choses, il y a de plus en plus de sensibilisation dans les écoles au niveau des enfants, l’intégration en milieu scolaire, les aménagements à l’accessibilité du milieu urbain, les politiques d’emploi, et en même temps il y a des films, des œuvres petites ou grandes qui ont des répercussions, c’est sûr !

H : En tant que cinéaste qu’est-ce qui vous a poussé à faire ce premier film sur le handicap, La longueur et la largeur du ciel ?

D. M : C’est la rencontre avec ce personnage assez extraordinaire Jean-Claude Grenier, un vrai soleil malgré la maladie, une énergie incroyable. Dans les festivals j’ai pu rencontrer plein de gens touchés par différents handicaps ce qui m’a forcément sensibilisée. Tout au long de ces éditions un chemin s’est fait en moi. Tout à coup je ne suis entourée que par des personnes qui parlent la LSF, je n’y comprends rien, et finalement c’est moi qui suis exclue et pas eux. Et il y a des fois où ça s’inverse et je trouve ça très intéressant. J’ai fait un choix pour arriver progressivement à une ouverture au fil des années et des rencontres.

H : Souhaitez-vous ajouter quelque-chose ?

D. M : En effet, il y a quelque chose de vraiment important, c’est que contre toute attente, le public pourrait se dire que des films sur le handicap, c’est triste ou pesant et bien c’est tout le contraire qui se passe. Il y a de l’humour et ce sont des films qui donnent beaucoup de courage. Quand on voit comment ces personnes qui sont quand même dans des situations incroyablement difficiles s’en sortent, gardent la tête haute, mènent leur combat avec joie et humour, on a vraiment des choses à apprendre sur notre manière d’être à la vie. Dans ces films il n’y a pas de pitié, il y a des personnes que l’on ne peut qu’admirer oui c’est l’admiration qui s’installe !

Voir en ligne : Festival Look & Roll : le Festi life


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