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Raoul Walsh, le cinéaste de l’action

Parmi les "borgnes d’Hollywood", (Fritz Lang, John Ford, Nicholas Ray), Raoul Walsh est sans doute l’un des plus prolifiques, 120 films en un demi-siècle. Au détriment de la qualité ? Pas toujours car cet irlandais d’origine qui a toujours privilégié l’action a accouché d’œuvres comme "Les fantastiques années 20", "L’enfer est à lui" ou encore "Gentleman Jim". Des classiques...

"Action, action, action. Que l’écran soit sans cesse rempli d’événements. Des choses logiques dans une séquence logique. Cela a toujours été ma règle - une règle que je n’ai jamais eu à changer"¦ On appelle le cinéma "Motion Picture". Ce n’est pas pour rien. Il faut que ça bouge." (Raoul Walsh). On pourrait affirmer après cela : tout est dit. En effet, Raoul Walsh ne s’est jamais écarté de cette ligne de conduite.

Raoul Walsh

Raoul Walsh est né le 11 mars 1887 à New York d’un père irlandais et d’une mère espagnole. Très tôt, il quitte sa famille et accumule les expériences. Il est successivement cow-boy au Texas et au Mexique, fossoyeur, patron d’un magasin de vêtements, aide médical, dresseur de chevaux puis acteur. Au début des années 10, Walsh est embauché comme assistant chez Pathé puis à la Biograph. Lorsque cette compagnie s’installe en Californie, il devient un proche collaborateur de David Wark Griffith (cf. "Naissance d’une nation" où Walsh interprète l’assassin de Lincoln) qui l’envoie au Mexique tourner un documentaire sur la vie de Pancho Villa, "The life of General Villa". Walsh se mêle aux hommes de Villa, assiste aux combats contre les "federales" et va même jusqu’à reconstituer des combats. Parfois la fiction est plus réelle que la réalité...

In old Arizona

Dans les années 20, il tourne de nombreux films, comédies ou drames avec notamment Mary Pickford dans "Rosita, chanteuses des rues" et Douglas Fairbanks dans "Le voleur de Bagdad", un des plus gros succès de Walsh dans les les années 20. C’est en 1929 qu’il perd l’oeil droit lors du tournage du film "In old Arizona" où il tenait le rôle principal. Sa carrière d’acteur est finie, sa carrière de réalisateur se poursuit. Désormais il portera un bandeau sur l’oeil droit qui lui donne l’allure d’un pirate.

C’est dans les années 30 et 40 qu’il se révèle vraiment avec des chefs d’oeuvre tels que "Les fantastiques années vingt" en 1939, "L’enfer est à lui" en 1949, tous deux avec James Cagney, ou encore" La charge fantastique" (1941) et "Gentleman Jim " (1942) avec Erroly Flynn, "La grande évasion" (1941) avec Humphrey Bogart.

Les fantastiques années 20

Dans "Les fantastiques années vingt" Walsh montre le désarroi de trois combattants qui reviennent de la guerre de 14-18 et qui ne trouvent pas de travail. L’un deux, Lloyd Hart, reprend son travail d’avocat. George Hally interprété par Humphrey Bogart devient bootlegger. Eddie Bartlett, joué par James Cagney devient chauffeur de taxi, mais il est arrêté pour avoir livré de l’alcool à la patronne de cabaret, Panama Smith. Celle-ci paie la caution d’Eddie qui ensuite crée une compagnie de taxis. Les affaires d’Eddie prospèrent. Lloyd, devenu l’avocat d’Eddie s’éprend de Jean qui chante dans le cabaret de Panama. Eddie s’associe à Hally qui entre-temps est devenu un chef de gang, mais rompt l’association le jour où Hally tue un garde. Cela ne peut que finir mal et ça finit mal. Eddie tue George et est abattu à son tour. Le film n’est pas qu’un film de gangster banal, car Walsh montre comment des héros de guerre en viennent à s’engager dans la carrière de trafiquants d’alcool, comment ce trafic les enrichit et transforme Hally en tueur. Les fantastiques années 20...

Les fantastiques années 20

L’enfer est àlui

"L’enfer est à lui" est un des sommets de la période que l’on a appelée "film noir" entre 1940 et 1950. Le film raconte la sanglante destinée de Cody Jarett, un tueur psychopathe. James Cagney est exemplaire dans son interprétation de ce tueur sadique sans scrupules, pathologiquement attaché à sa mère, dont la destinée se conclut, en apocalypse, dans l’explosion d’une usine à gaz. Jarett avant de mourir a le temps de hurler "Je suis le maître du monde, maman !" Peut-être une référence au Scarface d’Howard Hawks où Tony Camonte (interprété par le génial Paul Muni) regarde par la fenêtre de son appartement un globe terrestre où est inscrit "Le monde est à vous" ? A noter aussi que Cody Jarett comme Tony Camonte est marqué par une relation incestueuse, Cody avec sa mère, Tony avec sa soeur.

Fin de "L’enfer est à lui", "White heat"

Aventurier, sportif, bagarreur, paillard, intellectuel à ses heures, un brin misogyne et grand buveur, Walsh a les mêmes contradictions que tous les "cinéastes-aventuriers" (William Wellman, Howard Hawks, John Huston, Sam Peckinpah), c’est à dire plutôt "réacs" et nostalgiques d’une époque révolue. Mais si les films de Walsh évoquent l’amitié virile et la violence, il n’empêche que parfois ils se révèlent comme des pamphlets antimilitaristes ("Les nus et les morts, 1958).

Longtemps catalogué comme un cinéaste d’action et donc comme un réalisateur qui ne privilégie pas la psychologie des personnages, il semble que Walsh ait été sous-estimé. Mais heureusement quelques critiques français prennent la défense de ce cinéaste de l’aventure, du rythme et de l’action. Ce n’est qu’en 1964 après son dernier film ("La charge de la huitième brigade) que Walsh est enfin reconnu comme un auteur. Si l’on prend l’exemple du héros "positif" de "Barbe noire le pirate", le chirurgien Robert Maynard, il s’avère que celui-ci veut toucher une récompense en prouvant que Sir Henry Morgan, ancien pirate et devenu corsaire pour l’Angleterre a toujours des liens avec Edward Teach, alias Barbe Noire. Drôle de héros positif qui s’engage dans l’équipage de Barbe noire à seule fin de trahir son ancien maître Morgan, de trahir Barbe Noire dont il doit gagner la confiance, le tout pour de l’argent.

Pour conclure, on peut affirmer sans hésiter que Raoul Walsh a ouvert la voie à Aldrich, Scorcese, Peckinpah, Fuller, Eastwood. Action, action, action !

 

Jacques Becker

 


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