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Et maintenant partout avec moi, CECIAA

Loupe électronique, retour vocal, télé-agrandisseur, à CECIAA, on trouve tout le matériel de pointe permettant aux personnes mal-voyantes et non-voyantes d’avoir accès comme tout à chacun à cet outil que l’on chérit tant, l’ordinateur. Si en terme d’avancée technologique, le matériel a peu évolué ces toutes dernières années, il répond de façon adaptée à une demande grandissante et se fait pour le plaisir des travailleurs nomades de plus en plus léger !

H. - Pouvez-vous vous présenter ?

Antoine Pecchia - Je suis Antoine Pecchia de la société CECIAA, je suis représentant du Sud-Est pour cette société.

H.- Pouvez-vous nous dire ce qu’est CECIAA ?

A P. - La société CECIAA a été créée en 1990, par Monsieur Augody, qui est lui-même non voyant. Cette société permet de rendre au quotidien l’accessibilité à tout ce qui est informatique, courrier ou autre, aux personnes ayant une déficience visuelle. Elle s’adresse aux non-voyants, aux malvoyants ou aux personnes âgées atteintes de DMLA (Dégénérescence Maculaire Liée à l’Age) par exemple.

H. - Quels services proposez-vous ?

A P. - On propose l’accessibilité aux ordinateurs, pour les personnes non-voyantes et malvoyantes, à l’aide de logiciels de grossissement qui agrandissent les caractères de l’ordinateur, ou qui permettent d’avoir un retour vocal pour les personnes non-voyantes. De même, nous avons du matériel pour des jeunes enfants tels que les télé-agrandisseurs, qui permettent par exemple de suivre des diapositives et qui offre la possibilité de les agrandir sur un écran qui leur est alloué. Enfin, on a du matériel pour améliorer leur quotidien. Ainsi, tout ce que l’on a en tant que personnes voyantes, on le rend vocal pour les personnes atteintes de handicap visuel. Dans le matériel vocalisé on retrouve notamment des balances, des cuisines, des montres parlantes et des thermomètres parlants. Par contre, pour tout ce qui concerne l’agglomération, la ville et la Mairie, on a aussi une section aménagement urbain, avec notamment des bandes de guidage pour les personnes ayant toujours un handicap visuel, voire non-voyante.

H. - Au niveau de la Mairie, qu’est-ce que vous leur avez déjà proposé ?

A P. - On leur propose du matériel pour leurs propres salariés : des télé-agrandisseurs, des ordinateurs ou des loupes électroniques, mais on n’a pas encore fait d’aménagement à Marseille. A Montpellier, on a réalisé l’aménagement d’un musée dont on a rendu le parcours accessible aux non-voyants, via des bandes de guidages et des casques audio donnant le descriptif du parcours.

H. - Quels sont vos clients ?

A P. - Ce sont les particuliers, des jeunes enfants et des adultes qui sont soit non-voyant soit malvoyant. Actuellement, on a de plus en plus de personnes âgées, et pour finir on a des entreprises qui ont des salariés ayant des handicaps visuels.

H. - Quels sont vos modèles récents et que permettent-ils ?

A P. - En fait, on n’a pas de matériaux récents. Ils existent depuis plusieurs années et ils n’évoluent pas trop, mais tous les ans une nouvelle gamme sort. Toutefois, Il n’y a pas d’énormes évolutions d’un télé-agrandisseur à l’autre. C’est juste la gamme qui est renouvelée d’année en année, soit pour le design ou la couleur. Mais ce qui est généralement très demandé comme je l’ai dit précédemment, c’est tout type de télé-agrandisseur, soit fixe ou portable.

H. - Que voulez-vous dire ?

A P. - Ici par exemple, en face ce que vous avez, c’est un télé-agrandisseur équipé d’un bras articulé avec une caméra au bout, que vous pouvez brancher soit sur une télé ou un écran d’ordinateur, ce qui permet de zoomer jusqu’à quarante-six fois un document qu’une personne n’arrive pas à lire. Ainsi, il peut visualiser une diapositive qui se trouve à vingt mètre. Un étudiant dans un amphithéâtre aura quant à lui, besoin du télé-agrandisseur "transportable" puisqu’il est pliable et qu’on peut le ranger dans une sacoche aussi grande qu’un ordinateur. Outre cela, on a des télé-agrandisseurs fixes. Ils sont composés d’un plateau, avec une caméra. Ainsi, l’image est retranscrite sur la caméra collée au plateau, ce qui permet à une personne malvoyante de lire ses courriers parce que l’on grossit jusqu’à peu près soixante-dix fois. On peut aussi visualiser des photos. De même, en informatique pour les personnes malvoyantes, on a un logiciel qui permet de grossir tout ce qui se passe à l’écran, et auquel on peut associer un retour vocal. Lorsqu’une personne commence à avoir les yeux qui se fatiguent ou des maux de tête ou autre, elle appuie sur une touche qui active un retour vocal et qui prend en quelque sorte la place de ses yeux, et commence la lecture du document qui l’a intéressé.

H. - Comment s’appelle le logiciel ?

A P. - Le logiciel s’appelle Zoom Text. Mais on a un autre logiciel que toutes les personnes non-voyantes connaissent assez bien, c’est Jaws de Freedom Scientific, qui est en fait, c’est un lecteur d’écran, parce que tout ce que fait la personne non-voyante est vocalisé et retranscrit vocalement. Cela leur permet d’utiliser internet, le traitement de texte et leur messagerie Outlook. D’ailleurs, à ce sujet nous proposons un logiciel pour les téléphones portables. En fait, sur certains téléphones portables, on installe un logiciel qui s’appelle Talk et Zooms, des logiciels permettent de rendre vocal toutes les fonctions du téléphone. Par conséquent, une personne non-voyante peut composer et recevoir des messages, grâce à cette synthèse vocale. De même, elle peut donc se balader dans tous les menus, et utiliser le téléphone de A à Z.

H. - Comment réagissent les personnes face à leur nouveau matériel ?

A P. - Elles sont très ravies, puisque maintenant, presque tout leur est accessible. Elles peuvent se connecter sur internet et communiquer par mail avec des amis, leurs enfants ou leurs petits-enfants. Elles ont des téléphones, et sont autonomes pour appeler une personne.

H - Comment se fait l’adaptation au matériel ?

A P. - Plusieurs cas se présentent. La plupart des personnes que je rencontre, préfèrent se débrouiller par elles-mêmes et apprendre à leur rythme. Par contre, d’autres personnes préfèrent avoir une formation. Pour notre part, nous proposons des formations payantes. Enfin, certaines associations font des formations, mais pas sur tous les matériels et logiciels. En fait, une personne novice en informatique, fera nécessairement une formation.

H. - Quel est le coà »t du matériel pour une personne handicapée ?

A P. - C’est très cher par exemple pour un logiciel de Zoom Text avec grossissement et synthèse vocale par ordinateur. Il faut compter de 700 € jusqu’à 1600 € le logiciel. Un télé-agrandisseur démarre à 2500 € et ça peut atteindre 4000 €.

H. - Combien fait ce télé-agrandisseur en face de nous ?

A P. - Il fait 3890 €. On a aussi des loupes électroniques qui reposent sur le même principe qu’un télé-agrandisseur, sauf que c’est comme une loupe. Elles sont au format poche, on les met dans son sac et elles permettent aussi de grossir de un à quinze fois, à peu près. Le prix d’une loupe électronique varie entre 400 € et 1200 €. Pour les objets de la vie quotidienne, tel que les GPS, les montres, les thermomètres, les dictaphones pour les non-voyants. Le prix varie entre 15 et 600 €.

H. - Quel est leur particularité ?

A P. - Ils sont tous vocalisés, c’est à dire que tous les appareils que l’on vend, ils parlent. Ça permet de faciliter l’utilisation pour un non-voyant et un malvoyant.

H. - Y a t-il une prise en charge des personnes handicapées ?

A P. - Il y a des prises en charge. Généralement, on fait des plans de financement auprès d’une assistante sociale. Les demandes se font à la Maison Départementale Du Handicap, la MDPH. La plupart du temps, ces subventions ne sont pas prises en charge à 100 %. Cependant il existe d’autres subventions qui peuvent provenir de la mutuelle de la personne, mais c’est encore très rare. Dans le cadre professionnel, l’AGEFIPH fait une prise en charge à 100 %. Une procédure de prise en charge pour un particulier est très longue, trois mois encore c’est un record, mais cela peut aller jusqu’à deux ans. Par conséquent, soit la personne attend pendant ce délai la subvention, ou soit elle fait l’avance et patiente pour son remboursement.

H. - Quels sont les délais au niveau professionnel ?

A P. - Au niveau professionnel, c’est assez rapide. D’ailleurs on a déposé un dossier le 2 novembre et, le 5 décembre il avait déjà été accepté et l’argent viré sur le compte de l’entreprise.

H. - Comment ça se passe au niveau professionnel ?

A P. - Généralement, la Mairie fait un appel d’offre. Ils nous demandent un devis comparatif, et c’est le meilleur devis qui l’emporte. Sinon, dans les autres cas de figure, on assiste rarement à des appels d’offre. Il nous contacte et demande un devis, des comparatifs de tel ou tel produit. Je me déplace souvent pour conseiller et présenter du matériel afin de déterminer ce qu’ils leur conviendraient le mieux. En fait, je fais une étude de poste et à partir de là on finalise un devis. Généralement c’est accepté, puisqu’ils font la démarche pour équiper une personne au sein de l’entreprise. L’important, c’est de se déplacer et de voir nous qu’est-ce qu’on peut réellement proposer.

H. - Avez-vous un produit phare ?

A P - Oui, pour les non-voyants le produit phare c’est Jaws, donc qui est le lecteur d’écran pour les solutions informatiques. Pour les malvoyants toujours dans l’informatique, c’est Zoom Text. Mais après, il existe des variantes comme High Zoom qui est le même système que Zoom Text. Mais Zoom Text reste le produit phare. De même pour tout ce qui est télé-agrandisseur, le produit phare c’est un Clearview. Nous avons des loupes électroniques comme la ruby. En ce moment, j’ai un produit qui marche très bien c’est "la machine à lire". Une petite caméra prend la photo d’une page A4, et dix secondes après, l’appareil retranscrit vocalement le texte pris en photo. Avec ça, on peut lire les magazines, son courrier, un livre, en appuyant juste sur un bouton.

H. - Est-ce un produit récent ?

A P. - Non, ça existe depuis quelques années, par contre cette année on a sorti un nouveau modèle portable. Avant, c’était des grosses machines très lourdes, alors qu’aujourd’hui ça pèse 3/4 KG. Avec une poignée et une housse, ça se balade partout.

H. - Avec quels partenaires travaillez-vous ?

A P. - Au niveau professionnel, c’est l’AGEFIPH, et les sociétés qui ont un budget pour leurs employés handicapés. Au niveau des particuliers, c’est la MDPH et le Conseil Général. Mais attention, ce ne sont pas des partenaires. En fait, nous avons des partenaires commerciaux comme la société CMA-CGM. S’ils veulent du matériel pour des personnes atteintes d’un handicap visuel, ils doivent passer par nous et pas par un concurrent par exemple, car nous avons signé avec eux un partenariat.

H - Quels sont vos projets ?

A P. - Se faire connaître, bien qu’on soit déjà très connu dans le monde du handicap visuel dans la région Sud, c’est à dire de Biarritz à Monaco, j’aimerais justement développer cette communication dans tout le sud. Souvent j’ai des clients qui m’appellent, parce qu’ils ont trouvé par hasard sur internet ou dans les Pages Jaunes une société qui vendrait peut-être une balance parlante, par exemple. Ils m’appellent, et de fil en aiguille ils disent "On ne vous connaissait pas, pourtant on aurait aussi besoin d’un télé-agrandisseur comme vous voyez".

H. - Avez-vous des relais au niveau des opticiens ?

A P. - On a des partenariats avec énormément d’opticiens. Ils ont quelques produits comme des télé-agrandisseurs ou des vidéo-loupes présents dans leurs boutiques, pour justement le présenter à une personne qui serait sujette à un handicap visuel, une personne âgée ou malvoyante. Mais cela ne nous fait pas connaître, parce que le client qui va acheter chez l’opticien un télé-agrandisseur, il ne sait pas que c’est un télé-agrandisseur de chez CECIAA. La société en elle-même n’est pas très très connu dans le Sud, sauf pour ceux qui ont un handicap depuis des années. Mais pour les nouvelles personnes, elles ont du mal à trouver une société qui pourrait répondre à leur besoin. C’est la raison pour laquelle je fais souvent le tour des associations, pour présenter le matériel. Je fais aussi le tour des orthoptistes qui font des rééducations, au niveau du handicap visuel. Je suis présent aussi dans certains services hospitaliers, pour leur dire qu’il existe tel et tel matériel. Voilà , j’aimerais continuer dans cette démarche !

H. - Je vous remercie.

A P. - Je vous en prie.


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