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Nano Révolution, enjeux de société, enjeux de santé, le handicap vaincu ?

La "Nanorévolution" est à l’ordre du jour. Comme pour toutes les "révolutions" on nous annonce un futur merveilleux, un monde nouveau. Rappelez-vous les nouvelles technologies de l’information et de la communication, une "révolution" elles aussi. Qu’en est-il exactement ? État des lieux.

Nano Révolution, enjeux de société, enjeux de santé, le handicap vaincu ?

Ah, les nanosciences ! Depuis quelques années, c’est un sujet récurrent dans nombre de médias. On nous promet de vivre mieux, plus longtemps et comme à chaque fois qu’une avancée technologique majeure est en passe de se réaliser, il est question de révolution. Dans le cas qui nous préoccupe, nous serions à l’aube d’une "Nanorévolution". Si on avait mauvais esprit on pourrait se dire qu’il ne s’agira que d’une minuscule révolution car avec les nanosciences et les nanotechnologies nous entrons dans le monde de l’infiniment petit, un monde où l’on s’intéresse à des structures situées à des échelles inférieures à 100 nanomètres, c’est-à -dire cent millionièmes de millimètres. Pour avoir un ordre d’idée de ces dimensions proprement inimaginables précisons que notre ADN mesure 2 nanomètres de diamètre tandis que l’atome d’hydrogène, le plus petit, atteint son dixième de nanomètre.

Revenons à la Nano Révolution. Cette "révolution" comporte deux paradigmes essentiels :
- la taille même des nanotechnologies qui sont du même ordre de grandeur que les macromolécules du vivant ce qui permet d’imaginer des objets aux fonctions similaires ou pouvant agir directement sur des cellules vivantes.
- la maîtrise (encore hypothétique) de la réalisation de nanosystèmes moléculaires qui permettrait la fabrication d’objets moléculaires complexes et leur réplication.

Dans le domaine des soins du corps et du handicap, les nanosciences promettent une médecine régénérative dans les domaines :
- de la surdité avec les implants cochléaires. Le principe repose sur des électrodes qui entrent en contact avec les cellules ganglionnaires intactes dans la chochlée, un canal auriculaire en forme de spirale. L’implant placé dans l’oreille est relié à un microphone externe connecté à un dispositif électronique qui convertit les sons en impulsions électriques.
- de la vue. Des implants oculaires sont envisagés pour rétablir la vue chez des personnes atteintes de lésions de la cornée.
- des prothèses. La connexion d’un dispositif électronique à des cellules (cellules nerveuses ou neurones) fait espérer la mise au point de neuroprothèses capables de restaurer une connexion nerveuses rompue suite à un accident, une maladie, voire de remplacer un organe sensitif. Dans ces conditions, on peut imaginer restaurer la marche chez des personnes paralysées.

Bon, on n’en est pas encore là mais on s’en approche : "Samuel Stupp, chercheur de la Northwestern University (Illinois), rapporte l"™AFP, aurait pour sa part réussi à rendre l"™usage de leurs membres à des souris paralysées, six semaines après avoir reçu une injection d"™une solution destinée à régénérer des cellules de la moelle épinière endommagées au moyen de la nanotechnologie. La méthode pourrait également réparer organes et tissus endommagés, ou encore "œsauver et refaire pousser rapidement des neurones endommagés"œ.

Le futur de l’homme ?

Même si l’on peut se réjouir de ces progrès futurs, force est de constater que toutes ces avancées ne sont pas d’ordre purement philanthropiques ou humanitaires. En effet, le marché mondial de la nanoélectronique représente des centaines de milliards d’euros. On prévoit déjà d’utiliser les nanotechnologies dans des domaines aussi divers que les nouveaux aliments, les instruments médicaux, les revêtements chimiques, les kits personnels de test médical, les capteurs des systèmes de sécurité, les unités de recyclage de l"™eau pour les vols spatiaux habités, les consoles de jeux vidéo et les écrans de cinéma à haute résolution. () De plus, même si les progrès envisagés, notamment en matière médicale, sont de nature à faire rêver et à donner de l’espoir, on est en droit de se demander qui profitera des bienfaits de la science : tout un chacun ou ceux qui auront les moyens de s’offrir des soins très coà »teux ?

Philippe Aigrin et Claire Weill, dans un article intitulé "Nanotechnologies biomédicales : un éclairage critique" (17/01/06), pointent les dangers de laisser se développer les nanosciences sans garde-fous. Ils remarquent la tendance à breveter de plus en plus les domaines du moléculaire dans lesquels information et matière sont largement indistinguables. Ils citent en exemple le fait que les détenteurs de brevets sur les molécules constitutives des multithérapies pour le SIDA ne parviennent pas à s’entendre pour les combiner dans un médicament à prendre en une seule prise, une avancée indispensable pour endiguer l’épidémie dans les pays pauvres. Les grands laboratoires n’ont fait de concessions que lorsqu’une société indienne, la CIPLA, a mis au point un comprimé unique avec le soutien des fonds publics d’autres pays en voie de développement. Ce n’est pas tout puisque les deux chercheurs vont encore plus loin dans l’élaboration d’un scénario catastrophe tout à fait plausible. Selon eux, dans un monde où le prix des médicaments est établi sur la base de monopoles de brevets, la prise de médicaments de prévention de prédisposition génétique détectables par des puces à ADN, médicaments à prendre toute une vie, serait une véritable catastrophe sanitaire et sociale. Car "qui peut croire que des évaluations cliniques pourront permettre de préciser un jour l"™efficacité et les risques secondaires de ces médicaments « préventifs » alors qu"™il y aura plusieurs dizaines de milliards d"™euros en jeu pour chacun, et qu"™efficacité et risques ne seront souvent tout bonnement pas évaluables avant des dizaines d"™années ? " De plus, le développement de tels médicaments aurait pour effet de mettre en danger les systèmes de santé publics car " lorsque de tels médicaments seront sur le marché, une terrible tenaille se refermera sur ce qui restera des systèmes de santé publique : ceux-ci devront choisir entre naissance d"™un marché dual (la consommation de ces nouveaux médicaments étant réservée aux riches à l"™extérieur du système public) et gouffre financier."

Comme toute avancée scientifique majeure, les nanotechnologies ont leurs apologistes et leurs détracteurs. Il y a un risque certain à laisser la science et la recherche dans l’orbite de grands laboratoires dont les objectifs ne sont que le profit. On peut aussi estimer que les nanosciences soulèvent des problèmes éthiques et sociaux majeurs. Du coté des thuriféraires des nano-sciences, le cybernéticien Kevin Warwick (Libération, 11/05/02) affirme qu’il veut transformer l’homme en mutant : "Ceux qui décideront de rester humains et refuseront de s"™améliorer auront un sérieux handicap", "Ils constitueront une sous-espèce et formeront les chimpanzés du futur." Peut-être les enfermera t’on dans des camps ? Citons encore l"™économiste Robin Hanson, qui entend abolir les frontières entre le vivant et l"™inerte, entre la machine et l"™humain, entre le masculin et le féminin, et proclame qu"™il faut construire des "œ corps nouveaux " pour une "œ vie nouvelle " . Au delà des utopies, des rêves prométhéens, on peut aussi penser qu’il faudra encore du temps pour que les progrès annoncés prennent corps et que d’ici là , on a le temps de réfléchir (peut-être) aux conséquences possibles, négatives et positives, du développement des nanosciences.

 

Jacques Becker


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