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Entretien avec Patricia Conte, chef de Service Départemental pour les Personnes Handicapées

Si on peut se réjouir de voir les conditions de vie de personnes handicapées s’améliorer d’année en année, il ne faut pas perdre de vue que des améliorations sont toujours possibles. C’est l’un des objectifs du Service départemental pour les Personnes Handicapées. Madame Patricia Conte, responsable de ce service nous a présenté des actions soutenues par le Conseil Général favorisant l’intégration des personnes handicapées. L’objectif est de leur donner la certitude de pouvoir pleinement participer à la vie citoyenne en respectant leur handicap.

Entretien avec Patricia Conte, chef de Service Départemental pour les Personnes Handicapées

H - Quels sont les engagements du Conseil général auprès des personnes handicapées ?

Patricia Conte - Nous sommes le service qui met en œuvre la volonté politique d’améliorer la qualité de vie des personnes handicapées en leur offrant une vie sociale. Le Conseil général a l’obligation d’organiser le quotidien de la personne sous forme d’aides, du lever au coucher. Car il faut savoir que pour les personnes handicapées physiques qui ont fait le choix de vivre à domicile il existe un certain nombre d’aides. Il existe également des aides pour les personnes placées dans des établissements. C’est la loi qui stipule que l’on doit développer l’aide aux personnes handicapées pour qu’elles puissent vivre correctement. Aussi le Conseil général 13, par la volonté de son président, monsieur Guérini, ainsi que de son délégué aux personnes handicapées, monsieur Charroux, met en place un service qui vient en appui afin d’offrir des activités aux personnes handicapées, que celles-ci se trouvent dans des établissements ou chez elles. Même si on les aide à avoir une vie quotidienne la plus confortable possible il ne s’agit pas pour autant qu’elles restent enfermées toute la journée. C’est là que nous intervenons avec nos associations, avec qui nous avons tissé un lien très fort de partenariat. Nous travaillons avec deux cents associations organisant dans tout le département des activités sportives, des loisirs, des actions culturelles, pour les personnes en situation de handicap.

Association Voiles au Large
Photo : J. Lopez

Nous sommes le seul service en France existant avec cette fonction et cette mission. Ces associations sont reçues, entendues, aidées financièrement et aussi techniquement au sein de ce service. C’est notre mission première.

H - Concernant les projets des associations, quels sont les critères permettant de recevoir un avis favorable ?

P.C. - Il n’y a pas de critères stricts. Pourquoi ? Parce qu’on a créé ce service précisément pour pouvoir avoir une gestion souple. Cependant, ce qui peut être un premier critère, c’est que l’association soit gérée par des personnes handicapées. A savoir quand vous travaillez avec une association, il faut que dans le conseil d’administration et le bureau il y ait des personnes en situation de handicap. C’est un des critères qui fait que l’on entre en partenariat avec une association. Le deuxième critère c’est l’insertion et l’intégration. C’est-à -dire que l’on est contre les associations qui n’accueillent que des personnes handicapées. Pour nous, évoluer c’est avoir un mélange de personnes quand une activité a lieu. Ce qu’on apprécie particulièrement, c’est le mélange, par exemple, de personnes en situation sociale défavorable, de personnes âgées et de personnes handicapées. Cette mixité, ce mélange de personnes est important. Depuis notre création en 1989, nous voulons que ça se passe de cette façon-là . Ce n’est pas toujours évident, ce n’est pas toujours facile. Il y a toujours autant de travail à faire sur le regard et sur la mentalité des gens vis-à -vis de la personne handicapée, tous handicaps confondus, sensoriel, mental ou moteur. Voilà , la philosophie est là  : pouvoir faire en sorte que la personne handicapée s’intègre le mieux possible dans notre société en évitant les différences. Je vous donne un exemple avec l’emploi. On a des actions de sensibilisation, on explique que c’est une richesse d’avoir une personne handicapée dans une entreprise parce qu’elle est dix fois plus motivée qu’une personne valide. Et c’est valable un peu dans tous les domaines. C’est pourquoi on aide les associations financièrement, et dans leur quotidien, à accueillir les personnes handicapées. On aide à ce que notre société les accepte le mieux possible. En si en 20 ans on a fait du chemin, tout n’a pas été accompli.

H - Comment s’organise le SDPH ?

On est une équipe de sept personnes réparties selon des secteurs particuliers, un accueil avec un agent d’accueil et un secrétariat de service. L’accueil c’est un endroit extrêmement important, parce que c’est la vitrine. Avant que la Maison Départementale pour les Personnes Handicapées (MDPH) n’existe, on avait beaucoup plus de personnes handicapées qui venaient. Elles venaient pour connaître leurs droits. Nous les dirigions alors vers la COTOREP, l’ASSED. Et maintenant, on a ce guichet unique qui est une grande réussite, une avancée, un endroit unique où la personne handicapée trouve tout et où, en plus, elle rencontre une personne référente qui va pouvoir la suivre. Nous travaillons en étroite collaboration avec la Maison Départementale. Il y avait beaucoup de travail, sur la façon d’accueillir les personnes, à réaliser. J’avais participé à l’organisation de la Maison Départementale et on s’était dit que la réussite d’un endroit comme celui-ci, c’était de s’y sentir bien. Il y a donc beaucoup de travail concernant la qualité de l’accueil physique et téléphonique. Dans 80% des cas les personnes qui viennent sont orientées vers la Maison départementale. Il y a très peu de personnes chez nous qui n’obtiennent pas une réponse, une orientation ou une prise de rendez-vous en venant nous voir. On est un service ouvert, à vocation humaine. Madame Giffon, qui assure l’accueil, était déjà dans le secteur social avant de nous rejoindre. C’est une qualité pour nous. Quand vous avez travaillé dans le social, vous savez comprendre les personnes, vous savez les accueillir. L"™essentiel, c"™est l"™accueil et l"™écoute. Il y a ici des personnes qui se consacrent au premier accueil et qui, par rapport aux personnes handicapées, ont toujours la volonté d"™écouter et de bien orienter. On part du principe que pour une question individuelle les personnes handicapées peuvent aller à la Maison Départementale, pour une question collective et un besoin au niveau d’une association ou d’une pratique, quelle qu"™elle soit, c’est le Service Départemental. On ne peut pas tout réaliser bien sà »r, mais on peut aider à créer, à développer leurs projets.

H - Dans le cadre de votre fonction, quels sont les problèmes que vous rencontrez, notamment avec les structures porteuses des projets ?

P.C. - Aucun problème. On essaie toujours de faire au mieux dans la mesure du possible. Il faut savoir qu’il y a des problèmes différents dans les actions qui concernent les handicaps physiques et les handicaps mentaux. Pour le handicap mental, c’est un peu plus difficile. Il y a un accompagnement particulier et une approche qu’il faut travailler par rapport aux personnes handicapées mentales. On a des associations qui font spécifiquement des activités de loisirs pour les personnes handicapées mentales en s"™ouvrant quand même aux personnes valides. Mais l’approche de la personne handicapée mentale est un peu particulière. Le handicap mental fait un peu plus peur que le handicap physique, et pourtant, ce sont des personnes qui ont envie de vivre comme les autres, qui ont envie d’un épanouissement.
Comme difficultés particulières, on a, par exemple, les personnes souffrant de handicaps mentaux avec un autre handicap associé. Ce sont donc des personnes très lourdement handicapées. Nous leur offrons des activités qui nous ont été apportées par les associations. Je prends l’exemple du baptême de l’air. On l’organise en ce moment pour le mois de mai. Ça se fait depuis 10 ans, avec une association qui a des pilotes handicapés et des avions, à l’aérodrome d’Aix-les-Milles. On a des personnes handicapées qui s’inscrivent. Et deux mercredi par an, ces personnes viennent faire leur premier baptême de l’air. Un autre exemple, Il existe un établissement qui s’appelle "Les Violettes", où l’on trouve des enfants avec des handicaps associés. Ils peuvent être sur un fauteuil roulant, sourds, aveugles. Certains sont aussi dans des coques parce qu’ils ont des maladies qui déforment leur corps. Quand vous visitez ce centre, vous vous demandez ce que vous pouvez faire pour leur donner un peu de loisirs ? Certains éducateurs ont proposé de les amener faire de la voile par le biais de l’association "Voile Impulsion". Nous sommes allés les voir, c’est extraordinaire. Beaucoup d’éducateurs nous ont dit qu’une semaine à 15 jours après l’activité, les enfants connaissent un tel épanouissement qu’ils n’ont même pas besoin d’avoir un suivi médical ou psychologique. On a obtenu des lignes budgétaires nous permettant de subventionner les associations en fonctionnement et en équipement, diminuant ainsi le coà »t de l’activité. Notre but c’est d’aller toucher la personne handicapée qui est à domicile et de lui offrir la possibilité de sortir de son environnement.

H - Est -ce que les personnes handicapées participent plus qu’avant aux événements organisés par les associations soutenues par le Conseil général ?

P.C. - On a toujours beaucoup mobilisé. Les associations ont bien compris que nos services leur sont dédiés. Ça fait partie du partenariat. On aide les associations et le retour se fait par leur présence quand on fait un événement, comme par exemple, l’événement de Rétina France, le lancement d’une campagne nationale de sensibilisation sur la rétinite pigmentaire.
Je suis sur le secteur depuis 22 ans et je côtoie des gens qui sont dans des situations physique, morale et sociale extrêmement difficiles. Voir toutes ces personnes dans de telles difficultés, c’est un poids que nous portons aussi, au quotidien. On ne peut pas travailler dans ce service si on na pas de grandes qualités humaines, de tolérance et d’acceptation. Il faut s’oublier, penser à ceux qui ont eu beaucoup moins de chance que nous dans la vie, et essayer de leur redonner le sourire en les respectant.
Et les respecter infiniment, c’est leur dire : « vous pouvez, parce que vous le voulez. Vous êtes acteur de votre vie ». Voilà la philosophie de notre prise en charge. La plupart ne veulent pas de l’assistanat, et notre travail consiste aussi à leur montrer que d’autres font telles ou telles activités, et qu"™ils peuvent aussi les faire. Notre plus grande récompense, c"™est qu’ils y arrivent. Ce que j’appelle dépasser le handicap, c’est aller au-delà du possible, avec leur handicap. Quand on les reçoit, ce serait irrespectueux, justement, de ne pas leur faire comprendre qu’on les considère avec le handicap. La personne handicapée doit avoir accès à tout dans les meilleures conditions qui soient, à l’éducation, à la vie quotidienne courante, au sport, aux loisirs, comme tout un chacun, sans créer des barrières. Les barrières c’est nous qui les faisons, ceux qui n’ont pas de handicap.

Propos recueillis le 18 février 2009 par D.Marciano.


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