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L’ARI, adhérente du mouvement Inter Parcours.

Une association qui prône la mutualisation des interlocuteurs.

L’ARI, Association pour l’intégration des personnes en situation de handicap ou en difficulté, est l’une des plus importantes associations adhérentes au mouvement Parcours. Elle œuvre activement pour alléger le "parcours du combattant" des personnes en situation de handicap à travers Inter Parcours.
Entretien avec Jacques Pantaloni, président de l’ARI et avec l’un des membres fondateurs des Parcours et d’Inter Parcours, Daniel Marraffa.

HandiMarseille - Pouvez-vous nous parler d’Inter Parcours ?
Jacques Pantaloni - Inter Parcours est un chantier énorme et nous ne sommes pas assez à le traiter. Le fait que toutes les associations, qui ont les mêmes problèmes que les nôtres, se rencontrent dans Inter Parcours, donne la possibilité de confronter les expériences de chacun. Quand je suis arrivé à la présidence de l’ARI, je pensais qu’il fallait mutualiser à fond tout ce que nous avions, en interne déjà . Pourquoi ? Parce que généralement, chacun est dans son établissement, un peu le nez dans le guidon. Le fait de faire des rencontres, entre chefs d’établissement etc., permet de faire du transversal, de décloisonner. Ça nous enrichit tous et je crois que les seuls bénéficiaires, ce sont les gens que nous avons en charge.
Daniel Marraffa - Le mouvement Parcours aide les personnes à élaborer leur projet de vie dans le cadre du dossier MDPH. On aide la personne à formuler ce qu’elle veut, on s’occupe des valeurs citoyennes et non du professionnel. Un citoyen lambda, qui se trouve être handicapé, a un projet de vie, comme vous, comme moi, comme n’importe qui. Il a besoin de moyens du fait de son handicap : il va donc s’adresser à la MDPH. Le moyen le plus sà »r pour obtenir ou avoir un rapport avec ça, c’est que son projet de vie soit bien formulé. Soit la personne se débrouille et le fait seule, soit si elle a besoin d’aide, elle passe par Parcours. C’est la seule action individuelle auprès des personnes handicapées que fait Parcours. Le reste c’est de la mise en réseau. Bien sà »r, si quelqu’un nous appelle en nous disant : « j’ai telle difficulté... » en général, il va s’adresser à une association d’usagers mais c’est parce que l’association d’usagers est dans le réseau Parcours, qu’elle va pouvoir dire à la personne « vous devriez aller voir telle autre association... ». L’objectif de Parcours, c’est le réseau. Plus le réseau est étoffé, plus la personne sera orientée vers ce dont elle a besoin, si cela concerne plusieurs associations, elles seront coordonnées ensemble.

H - Pour que l’action de chacun soit crédible, doit-elle passer par le biais d’un organisme fédérateur qui la rend officielle ?
J.P - Je ne sais pas si c’est "œofficiel" , je préfère le mot "œvrai" au mot "œofficiel" , il faut que ce soit vécu. Parce qu’il y a des tâches qui sont officielles qui n’existent pas vraiment et des choses qui sont moins officielles qui pourtant... Si c’est officiel et vrai, c’est mieux ! Le fait qu’il y ait le Conseil Général qui nous aide, là aussi, c’est beaucoup.

H - Donc plus d’impact, de crédibilité auprès du gouvernement, des collectivités, du Conseil Général en faisant partie d’Inter Parcours ?
J.P. - Oui, bien sà »r.
D.M. - Le problème de la crédibilité n’est pas le problème fondamental. L’ARI a sa propre crédibilité parce que c’est une grosse association, reconnue. Je voudrais dire que, ce problème lié à la crédibilité se pose plus pour une petite association, naissante, que pour la nôtre. Il n’y a pas un Inter Parcours : il y six Parcours, un par territoire dans le département. Inter Parcours n’est que la coordination de cet ensemble et c’est très important parce que la vocation des Parcours, c’est de coordonner le partenariat, l’action et la mise en place du réseau autour de la personne handicapée, sur un territoire donné. C’est à dire qu’on est parti du constat que la personne handicapée avait un véritable parcours du combattant à mener, pour arriver à trouver ce dont elle a besoin, pour mener son parcours de vie. Elle s’adressait à de nombreux interlocuteurs sans pour autant pouvoir se débrouiller dans ce "magma". L’objectif a été de mettre ensemble ces interlocuteurs pour qu’en un seul lieu, la personne handicapée puisse avoir, non seulement tous ces interlocuteurs, mais aussi être dirigée sur le bon, et enfin que l’action qui la concerne soit concertée et coordonnée. Ça c’est le but premier. Le deuxième, c’est d’inciter au partenariat et à la mutualisation, ce que disait le Président. Et le troisième but est de recenser et de faire remonter les besoins. Ça, c’était bien avant la loi de 2005, puisque c’était déjà en 1999 (prémices de Parcours), la loi de 2005 est venue télescoper ça.
J.P. - Et sans ces prémices, il n’y aurait pas eu de création...
D.M. - La loi de 2005 a pris un certain nombre de prérogatives, notamment la "œremontée des besoins" et le recensement, c’est la MDPH ; le lieu unique où va s’adresser la personne handicapée, ce devrait être la MDPH, ça commence à le devenir. Les Parcours en sont des interlocuteurs privilégiés puisque les 5 représentants à la commission exécutive sont issus des Parcours et tous les représentants, en commission de retour, sont issus des Parcours. Là -dedans, l’ARI participe ici, à Marseille, à Aubagne et à la Ciotat. La collaboration est très étroite avec la MDPH. Ce mouvement, nous l’avions préfiguré bien avant la loi de 2005 au sein des Parcours : l’ARI, dans les années 84-85, avait déjà mis en place cette structure dans les quartiers chics de Marseille avec le regroupement de partenaires autour du projet de l’enfant.

Daniel Marraffa, Membre fondateur des Parcours.

H - Parcours œuvre-t-il uniquement sur le secteur adulte ?
D.M. - Non, pas uniquement. Parcours a démarré sur le secteur adultes, en lien avec le Conseil Général et a étendu sa compétence sur le secteur de l’enfance naturellement avec la loi de 2005 mais l’intégration ne date pas de 2005. L’intégration, c’est la loi de 1975 qui dit que « les enfants doivent être scolarisés avec les moyens de l’Éducation Nationale », à l’intérieur ou à l’extérieur. On a également travaillé avec Joël Dutto, délégué aux personnes handicapées, vice-président du Conseil Général. C’est en 1999 qu’il a demandé que l’on regroupe les associations autour du Conseil Général puisqu’il était toujours délégué aux personnes handicapées. Lorsque les associations ont dit « nous allons faire des associations Parcours », Joël Dutto nous a facilité le travail parce qu’il était parti prenante avec l’expérience que nous avions eu en commun avec les enfants.

H - Inter Parcours existe-t-il dans d’autres départements ?
D.M. - C’est une expérience unique en France, seuls les Bouches-du-Rhône bénéficient de ce dispositif.

H - D’autres régions veulent-elles mettre en œuvre cette action ?
D.M. - Pas pour le moment. La Caisse Nationale de Solidarité est très intéressée par l’expérience. Elle chapeaute toutes les MDPH de France et subventionne une étude auprès du Parcours ici. Il y a quelques prémices dans les Alpes-de-Haute-Provence et dans le Vaucluse, mais ce n’est pas encore formalisé.

H - Parlez-nous de l’ARI ?
J.P. - L’ARI existe depuis vingt ans pour venir en aide aux personnes en difficulté et en situation de handicap.
L’ARI, c’est Germaine Poinso-Chapuis, ce sont ses idées et plus de 80 % du patrimoine foncier, immobilier.

H - Vous prônez les valeurs de l’intégration : quelles sont-elles pour vous ?
J.P. - Je suis un adepte de l’égalité et de l’équité. L’équité, ça veut dire qu’on doit au maximum intégrer l’enfant dans la vie ordinaire, ça c’est notre leitmotiv et tout ce qui peut lui être ouvert, doit l’être. On a parlé de l’école : notre rêve est que tous les enfants puissent aller à l’école...

H - Oui mais il y a de l’ostracisme, comment cela se passe ?
J.P. - Il ne vient pas des instances dirigeantes, il vient de certaines personnes... J’ai été recteur, j’ai ouvert des écoles en Corse, c’est vrai que je me suis accroché quelques fois avec des personnes qui disaient « ça va me perturber la classe ! » Ça ne perturbe pas la classe, il faut y aller ! Donc mon rêve, c’est l’intégration dans la vie ordinaire, autant que faire se peut, il ne s’agit pas non plus d’intégrer des gens qu’on ne peut pas intégrer. C’est là que l’on revient sur l’équité, ils doivent tous être traités équitablement.

H - Qui sont les personnes qui ne peuvent pas être intégrées ?
J.P - Les polyhandicapés, par exemple, ceux que l’on a dans notre Centre aux calanques. Ils ne peuvent pas aller à l’école, ils ne peuvent même pas se déplacer. Il leur faut un enseignement à part, des soins permanents.

H - Comment la personne handicapée le vit-elle au quotidien ?
J.P - Cela dépend beaucoup de l’enseignant, c’est à lui de donner l’exemple. Les gosses sont bons et mauvais, généralement, si vous êtes différent, on vous exclut mais si l’instit’ arrive à leur montrer que l’enfant en situation de handicap n’est pas "œdifférent" mais qu’il est "œautre" , qu’ils peuvent s’enrichir mutuellement, avec les enfants c’est possible parce qu’ils sont ouverts.

H - Les enseignants au primaire et secondaire sont-ils suffisamment formés ?
J.P. - Il existe aujourd’hui des formations auxquelles l’ARI participe. J’ai signé des conventions avec le Rectorat d’Aix. Nous avons à ce jour 6 ou 7 enseignants détachés à l’ARI. Il ne faut pas confondre la mission de scolarisation et la mission de l’éducateur, ce sont deux métiers différents qu’il faut faire coexister. Moi je ne crois pas qu’un éducateur puisse être un enseignant et vice-versa. Mais si l’éducateur a reçu une formation pédagogique et si le pédagogue a eu une formation en éducation spécialisée, là on arrive à faire vivre l’ensemble.

H - Que pensez-vous du désengagement de l’État par rapport aux auxiliaires de vie scolaire et aux éducateurs dont les contrats ne sont plus pérennisés ?
J.P. - L’État a une politique d’ouverture, il le fait. Maintenant a-t-il les moyens d’en faire assez ? Je n’en suis pas sà »r. Manifestement, il y a des enfants qui n’ont pas été intégrés par l’absence d’auxiliaires de vie scolaire.
D.M. - Ce qui est clair, c’est qu’on ne peut pas intégrer en demandant aux instituteurs de porter tout le poids, d’abord parce que ce n’est pas leur métier, eux c’est l’enseignement...

H - C’est aux associations de les aider ?
D.M. - Non, pas les associations, il faut mettre les partenaires autour de la table. C’est ce qu’on faisait en 1984, il n’y avait pas une école des quartiers sud de Marseille avec lesquelles on ne travaillait pas...

H - Vous pouvez préciser les partenaires ?
D.M. - L’école, les associations d’établissements spécialisés qui apportent des moyens tels que les éducateurs, les psychologues, etc.
Dans tous les cas, quelque soit la couleur politique et de manière continue, depuis Valéry Giscard-d’Estaing, il y a vraiment une avancée qui se fait, sous la poussée des associations des personnes handicapées, des professionnels, etc.

H - L’État applique la loi, les associations font les demandes, les démarches nécessaires...
D.M. - Oui, en quelque sorte, les associations enfoncent quelques portes...

H - Ce qui est innovant dans ce projet c’est que vous recevez chaque personne individuellement, vous n’avez pas une proposition pour "œtout le monde" !
D.M. - Même dans un établissement c’est comme ça. La MDPH vous envoie une personne handicapée, vous la recevez et pendant six mois, vous établissez son projet personnalisé, c’est à dire que vous écoutez ses aspirations et puis vous mettez en place, dans la palette dont vous disposez bien sà »r, ce dont il a besoin comme techniques, pour se rapprocher le plus possible de ses aspirations. Quand vous intégrez un enfant à l’école, si vous ne faites pas cela, vous n’intégrez pas ! C’est là que vous provoquez la résistance des enseignants. Il y en a qui n’ont pas besoin de ça, on est bien d’accord. Mais si vous collez l’enfant à un instituteur en lui disant « débrouille-toi, tu vas l’intégrer ! », il ne suffit pas d’un AVS non plus. Il va falloir établir un plan personnalisé d’intégration avec justement des moyens techniques importants.

Propos recueillis par Dagmara Marciano. Photos Dagmara Marciano.

Voir en ligne : http://www.ari.asso.fr/


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