Deprecated: Unparenthesized `a ? b : c ? d : e` is deprecated. Use either `(a ? b : c) ? d : e` or `a ? b : (c ? d : e)` in /home/wwwapp/spip/ecrire/inc/utils.php on line 2697
Les amis d'Emilie : "le but de cette association, c'est de soulager les parents d'enfants handicapés " - Le magazine - Société - handimarseille.fr, le portail du handicap à Marseille
Le portail du handicap à Marseille

Le magazine

Le dossier

Le guide

L’annuaire web

L’agenda

Les amis d’Emilie : "le but de cette association, c’est de soulager les parents d’enfants handicapés "

Caroline Battilana a la fin trentaine. Cette jeune femme, mère de deux enfants et dont la nièce est handicapée, a décidé de créer une association "Les Amis d’Emilie" dont l’objectif est de permettre aux parents d’enfants handicapés de prendre du temps pour eux. L’activité a débuté en septembre 2008. Cinq familles utilisent déjà les services d’"handisitting".

Les amis d'Emilie : "le but de cette association, c'est de soulager les parents d'enfants handicapés "

Bonjour, Caroline Battilana, vous êtes la Présidente de l’association "Les Amis d’Emilie". Est-ce que vous pouvez m’expliquer pourquoi vous avez créé cette association ?

J’ai toujours été sensibilisée par le handicap et plus particulièrement par les enfants handicapés. Je me suis personnellement occupée d’une petite fille handicapée pendant quatre ans. Ma nièce Emilie est handicapée, d’où le nom de l’association, "Les amis d’Emilie". J’ai des amis qui ont des enfants handicapés. Je me suis rendue compte qu’il y avait un gros manque au niveau des gardes. En fait, le but de cette association, c’est de soulager les parents d’enfants handicapés moyennant trois heures par jour, de manière tout à fait ponctuelle, pour que ces parents puissent vaquer à diverses occupations. Prendre du temps pour eux, en fait, durant trois heures. Voila, ça c’est l’objet de l’association.

Vous avez donc vu qu’il y avait un besoin en la matière ? C’est-à -dire que les parents trouvaient difficilement des personnes qualifiées pour garder leurs enfants ?

Exactement. Il y a déjà peu de structures spécialisées. Donc cette association est là pour les parents qui ont des enfants qui ne sont pas placés en établissement et aussi pour ceux qui sont en établissement parce que les enfants ne sont pas en établissement tous les jours de 8 h à 18 h. Ça concerne les deux cas de figure, mais il y a aussi des parents qui n’ont pas de place pour leurs enfants et ceux-là sont vraiment embêtés puisqu’ils n’ont jamais de temps pour eux. Ils ne peuvent jamais laisser leur enfant pour aller faire des courses, aller chez le médecin, aller faire du sport.

C’est donc pour qu’ils puissent avoir une vie de famille de meilleure qualité ?

L’objet, c’est de soulager ces parents en les aidant trois heures par jour. Après, plus pour ceux qui le souhaitent. Ces gardes peuvent avoir lieu la journée, mais aussi le soir pour pouvoir sortir, avoir une vie sociale.

Comment est-ce que vous sélectionnez les personnes qui vont faire les gardes d’enfants handicapés, est-ce que vous avez des critères précis ?

Les personnes que j’appelle les "handisitters" sont essentiellement des étudiants et des étudiantes qui sont dans des écoles qui les préparent à un métier médical, médico-social ou en rapport avec le monde du handicap. A savoir des futurs infirmiers, infirmières, éducateurs, éducatrices spécialisés, kinés, orthophonistes. Tous les métiers qui ont un rapport avec l’enfance en difficulté. Je les reçois personnellement. Au cours de l’entretien, j’écris une fiche d’inscription. Après, c’est un peu le feeling. Moi, je suis maman. A chaque fois que je reçois une personne, à la fin de mon entretien, je me pose la question suivante : est-ce que je laisserais mes enfants à cette personne ?
Aujourd’hui, j’ai une quarantaine d’"handisitters", j’en ai reçu peut-être quarante-cinq. Il y a des critères de ponctualité, de présentation, avoir le diplôme de secourisme.


Vous parlez d’une quarantaine d’"handisitters", c’est quand même beaucoup ?

Beaucoup et pas beaucoup parce que je pense qu’effectivement le besoin est tellement important qu’il est bien d’en avoir une telle quantité. D’autant plus que tous ne sont pas libres au même moment. Il y en a qui sont étudiants, qui ont cours toute la journée, qui ne sont libres que le soir, certains ne sont libres que le week-end. D’autres que le matin, d’autres que l’après-midi. Ils n’habitent pas tous au même endroit. L’association couvre Marseille uniquement, parfois les environs. J’ai effectivement une "handisitter" qui est à La Ciotat. Ça dépend du critère géographique, de leur disponibilité. Ce qui m’ennuierait, c’est qu’une famille m’appelle et que je ne puisse pas répondre à son besoin mais heureusement, ce n’est pas encore arrivé.

Vous faites payer ce service, je suppose ?

La famille qui souhaite adhérer à ce système de garde doit adhérer à l’association. La cotisation est de 40 € par an, ensuite la garde proprement dite est rémunérée par la famille directement à l’"handisitter".

Vous voulez dire qu’ensuite c’est un contrat de gré à gré entre l’"handisitter" et la famille ?

Tout à fait. Un tarif est fixé, c’est 35 € les trois heures, c’est payable par le Chèque Emploi Service Universel. C’est un service déclaré, pas de travail au noir. C’est la famille qui rémunère directement son "handisitter". Ca passe plus du tout par l’association. La famille qui est intéressée par cette garde va me téléphoner, elle adhère à l’association. Après je fais la mise en relation et le suivi de la famille et du "handisitter".

Est-ce qu’à votre connaissance, il existe d’autres initiatives similaires à la vôtre ?

Non. Pas dans la région. Avant de me lancer dans ce projet, j’ai pris pas mal de renseignements sur Internet et je me suis aperçue que ce système de garde n’existe pas du tout dans la région. Il existe une association similaire dans le nord, près de Paris. J’ai été en contact avec la personne qui est à la tête de cette association. On a discuté, on fonctionnait à peu près de la même façon.

C’est quand même "étrange" dans la mesure où il y a quand même un besoin ?

Oui, certes. Il y a aussi un gros besoin au niveau des centres, des écoles spécialisées. Il serait temps qu’il y ait de nombreuses créations car il y a un gros manque.

Ça veut dire que ce n’est pas pris en compte par les pouvoirs publics ?

J’ai l’impression que ça bouge un peu plus, de nombreuses choses sont prises en compte et il y a quand même des progrès. Il y a à mon avis encore beaucoup de choses à faire mais on ne peut pas dire que personne ne fait rien.


Vous avez des projets pour l’avenir, pour le développement de l’association ?

Des projets, oui. J’espère que ça va marcher. On est au début, ça démarre, j’ai quelques familles, beaucoup d’"handisitters", j’espère que le bouche-à -oreille va fonctionner. Que plusieurs familles vont adhérer à l’association. Que l’association va pouvoir vivre...

Pour en savoir plus ou contacter l’association : lesamisdemilie@numericable.fr

 

Propos recueillis par Jacques Becker

 


Vous avez trouvé cet article intéressant ou utile, votez :

Le magazine > Société

De discrimination en discrimination

De discrimination en discrimination

Quand on est porteur d’un handicap, trouver un emploi n’est pas une chose simple. Mais lorsque ce handicap est causé par une maladie invalidante évolutive telle que le VIH, cela devient d’autant plus complexe. Sylvie, aujourd’hui psychologue a dû se (...)

VIH, un handicap encore tabou dans le monde de l'emploi

VIH, un handicap encore tabou dans le monde de l’emploi

Marjorie Mailland, chargée de projet insertion au TIPI œuvre au quotidien pour favoriser l’accès à l’emploi des personnes atteintes du VIH et sensibiliser les entreprises à cette maladie qui génère encore aujourd’hui des aprioris, des questionnements et (...)

ISATIS, un partenaire essentiel pour l'emploi des personnes ayant un handicap psychique

ISATIS, un partenaire essentiel pour l’emploi des personnes ayant un (...)

Françoise Colétaire, psychologue clinicienne à Isatis témoigne des difficultés particulières rencontrées par les personnes ayant un handicap psychique pour trouver un emploi. Un handicap qui dérange, qui fait peur car mal connu et générateur de nombreux (...)

Etat des lieux auprès d’entrepises engagées

La période des forums pour l’emploi donne une bonne occasion de faire un point sur le regard que portent les entreprises sur les travailleurs handicapés. De plus en plus d’entreprises répondent à l’obligation d’emploi de la loi du 11 février 2005, (...)

Des vacances uniques pour des enfants uniques...

Des vacances uniques pour des enfants uniques...

La Chrysalide Marseille donne la possibilité à plusieurs familles, depuis de nombreuses années, de pouvoir partir en vacances. Entre conseils aux familles et évaluation de vie, la structure se veut être garante du bon déroulement des séjours pour les (...)

Des vacances de rêves, c'est possible pour tous !

Des vacances de rêves, c’est possible pour tous !

Handimarseille : Est-ce que vous pouvez vous présenter ? Oriane Barrois : Je suis Oriane Barrois de l’association Atousvar, qui signifie Association pour un tourisme solidaire dans le Var. C’est une association qui développe un tourisme solidaire (...)

Vacances chez les Éclaireurs, à suivre !

Vacances chez les Éclaireurs, à suivre !

Depuis plus de 100 ans, les Éclaireurs et Éclaireuses de France accueillent principalement des jeunes en situation de handicap mental au sein de leur mouvement de scoutisme. Nicolas Facino, délégué régional en Provence, nous éclaire sur la manière (...)

Quelles vacances pour les enfants en situation de handicap ?

Quelles vacances pour les enfants en situation de handicap ?

Les vacances d’été approchent ! Que va-t-on faire pendant ces moments privilégiés de détente ? Pour tous les enfants et les adolescents elles doivent être l’occasion de prendre son temps mais aussi être des moyens de s’enrichir, de découvrir, (...)

La vieillesse c'est comme le handicap, il faut apprendre à faire avec !

La vieillesse c’est comme le handicap, il faut apprendre à faire avec (...)

Pour cet ancien kiné non-voyant et président honoraire de l’association UPA - « Les Cannes Blanches », la vieillesse pour une personne handicapée « s’ajoute au handicap que l’on a ». André Di Marco dresse un bilan de son parcours en tant que non-voyant (...)

Changer l’image des maisons de retraite

Lorsqu’une personne âgée devient démente, l’un des choix qui se pose est le placement en institution. Mireille Parey, infirmière coordinatrice au sein d’une maison de retraite, Beau-Site de Marseille, nous transmet son expérience, sa vision de la (...)

Commentez cet article
avec facebook
Creative Commons License handimarseille.fr, le portail du handicap à Marseille (www.handimarseille.fr), développé par Résurgences, est mis à disposition selon les termes de la licence Creative Commons : Paternité-Pas d’Utilisation Commerciale-Pas de Modification 2.0 France.
Mentions légales   |   Bannières et vignettes Plan du site
Site propulsé par l'Atelier du code et du data, chantier d'insertion numérique