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Motivés, motivés... Ils sont plus motivés !

Les travailleurs handicapés vus par le groupe O2.

Le groupe O2 se dote d’une mission handicap pour répondre au recrutement de travailleurs handicapés. Suite à la signature d’une convention avec l’AGEFIPH, le réseau O2 opérant dans le secteur des services à la personne s’engage à intégrer cinq cents Travailleurs Handicapés sur deux ans au sein de son effectif. L’accent est mis sur la pérennisation des postes pour satisfaire aux souhaits d’une clientèle pour qui la stabilité des intervenants sera toujours un plus.

Handimarseille - Pourriez-vous vous présenter, tout d’abord ?

Sandra Gaumont - Bonjour, je suis Sandra Gaumont, chargée de mission handicap pour le groupe O2. Le réseau O2 est composé de 130 agences réparties sur toute la France. On intervient sur différentes activités, dont le ménage, le repassage et la garde d’enfants. Dans quelques mois, nous aurons aussi l’activité senior, c’est à dire, le travail auprès des personnes âgées.

H. - Quel est votre rôle, plus particulièrement, dans l’entreprise ? Je crois savoir que vous êtes chargée de mission handicap, cela consiste en quoi ?

S G. - En tant que chargée de mission handicap, j’accompagne les responsables d’agence, pour le développement de leur politique de recrutement afin d’améliorer l’intégration des travailleurs handicapés. J’interviens également sur la partie maintien dans l’emploi, c’est à dire que j’accompagne les salariés qui ont des problèmes de santé, par exemple suite à une maladie invalidante, pour réfléchir et mettre en place des actions, afin de les maintenir en poste. Donc, je travaille beaucoup avec le Sameth.

H. - O2 a une mission handicap. A quand remonte la création de cette mission ?

S G. - Alors en fait, ce poste a été créé lorsque l’on a signé une convention avec l’AGEFIPH. La mission existe depuis février 2010, et on a signé une convention nationale avec l’AGEFIPH en Mars 2010 pour une durée de deux ans, avec un plan d’action principalement sur le recrutement, des objectifs de recrutements, et également avec un volet sur le maintien dans l’emploi.

H. - A quoi vous engage cette convention, à quels types de résultats ?

S G. - C’est plus en terme de nombre de recrutements, puisque sur la convention nationale, nous nous sommes engagés à recruter, sur deux ans, 500 travailleurs handicapés, sur l’ensemble du territoire. Donc tous nos postes sont ouverts aux travailleurs handicapés, que ce soit les postes d’encadrants d’agences, c’est à dire responsables d’agences, assistants d’agences ou chargés de clientèle, ou les postes d’intervenants à domicile.

H. - C’est une mission qui est assez récente, vous me dites qu’elle a été mise en place en février 2010, qu’est-ce qui a motivé cette création-là  ?

S G. - Alors en fait, suite à une signature de charte diversité, O2 s’est investi également sur un plan senior, et étant donné qu’on est un gros recruteur, pour l’année 2010 on est le 7ème recruteur français, on souhaitait aussi s’investir sur une politique handicap. Donc c’est plus, en fait, une politique volontariste, qu’une politique subie, si je puis dire. En effet chaque agence est une SARL, aujourd’hui, peu d’agences sont concernées par l’obligation d’emploi.

H. - Vos actions sont elles réservées à un certain type de handicap ? Est-ce que certains types de handicap empêchent tout simplement les gens, de postuler chez vous, sur certains postes ?

S G. - Alors, on n’a pas souhaité définir des handicaps compatibles ou non compatibles, parce que c’est vrai que d’une personne à l’autre, la personne peut avoir des compensations complètement différentes. C’est vrai que l’on a une exigence par rapport à nos métiers, à savoir que la personne intervient seule chez le particulier, et donc, doit être autonome. Donc ça, c’est quelque chose qui nous est imposé, donc effectivement il faut que ce soit compatible avec cette particularité.

H. - O2 c’est du service à domicile, pouvez-vous nous préciser les métiers, emplois, que vous proposez ?

S G. - Pour nos intervenants à domicile, il y a trois métiers : il y a le métier d’assistant ménager, où la personne intervient sur du ménage, repassage chez les particuliers, il y également le métier de garde d’enfants (de plus de trois ans), donc là , c’est essentiellement de la garde en périscolaire, c’est à dire récupérer les enfants après l’école et les garder jusqu’au retour des parents, et sinon on propose également le métier d’assistant parental (pour les enfants de moins de trois ans).

H. - J’ai cru voir sur votre site que vous parlez surtout de la préférence pour le CDI, pourquoi le CDI, quels avantages ?

S G. - Oui, l’idée c’est de pérenniser les postes. Nous on préfère une personne qui a envie de s’investir dans notre entreprise et sur qui on pourra compter parce que les clients n’aiment pas changer régulièrement d’assistants ménagers, ce qui se comprend. Et même pour la personne, c’est aussi une sécurité. Après, on travaille avec des téléphones portables équipés d’un scan, où l’intervenant va scanner un code barre chez le client en arrivant puis en repartant. Donc changer régulièrement d’intervenants, même pour nous, en terme de gestion, ça peut être compliqué.

H. - En dehors de l’emploi, proposez-vous d’autres services pour les personnes handicapés ? Est-ce que vous faites de l’information, du conseil ?

S G. - En tant que chargée de mission handicap, je suis entièrement tournée vers la société O2, c’est à dire que je n’ai pas de missions de conseil à l’extérieur. On présente par contre nos métiers, nos activités à des structures, comme l’ADAPT ou bien, en Centre de Rééducation Professionnelle, pour, après, pourquoi pas, donner des envies à certains de leurs stagiaires.

H. - Peut-on savoir, plus en termes d’évolution globale qu’en chiffres précis, combien vous embauchez de personnes handicapés aujourd’hui ?

S G. - Ce que je peux dire, c’est que depuis le démarrage de la convention, en mars, on a recruté une soixantaine de personnes, reconnues travailleurs handicapés, que ce soit sur des postes d’encadrants d’agences, ou assistants ménagers, et également au niveau du siège, puisque le pôle administratif, qui est au Mans a également intégré des personnes reconnues travailleurs handicapés.

H. - Avez-vous eu à adapter des postes ?

S G. - En fait, tous les recrutements ne nécessitent pas un aménagement. Au siège, un recrutement a nécessité un aménagement du poste de travail, c’était de l’adaptation (du bureau et du siège, avec un siège ergonomique par rapport à des problèmes de dos). Sur des postes d’assistant ménagers, l’adaptation ça peut être le rythme de travail. La personne, par exemple, peut avoir besoin de pauses dans la journée. On a également intégré des personnes, j’ai en tête, deux intégrations récentes de personnes qui sont malentendantes ; on communique en fait avec les SMS, et du coup, tous nos intervenants à domicile, sont équipés d’un téléphone portable avec un forfait SMS illimité pour pouvoir communiquer beaucoup plus facilement.

H. - Quels bénéfices tirez-vous de l’embauche de personnes handicapés, en dehors d’être en règle avec la loi ?

S G. - On a des personnes, que l’on a recrutées, qui ont eu un parcours un peu compliqué et chez qui on sent une motivation peut-être plus importante que les autres, parce qu’elles sont contentes aujourd’hui de pouvoir accéder à un poste en CDI, et cette motivation génère du coup, une fidélisation. C’est important pour nous, parce que, comme je le disais tout à l’heure, on propose plutôt des CDI, pour éviter d’avoir un turn-over important auprès de nos clients.

H. - Sur le thème des difficultés à développer l’embauche des travailleurs handicapés, quels sont les difficultés auxquelles vous êtes confronté, vous ? Les principales difficultés, les principaux freins à l’embauche des travailleurs handicapés ?

S G. - Sur nos métiers, le niveau de formation n’est pas un frein, puisque concernant les métiers d’intervenants à domicile, on est plus sur des aptitudes, que sur une formation. Après, si on prend la globalité des travailleurs handicapés, souvent ce qui ressort, c’est que, beaucoup n’ont pas fait de formations supérieures...
Par contre, si nos postes sont peut-être, plus accessibles, la difficulté que l’on peut rencontrer c’est que nos postes sont quand même, assez physiques. Les postes de ménage, de repassage, demandent effectivement d’être en position debout toute la journée, et de ce fait, certains handicaps, par exemple des gros problèmes de dos, ne vont pas être compatibles avec ces métiers d’intervenants.
Après, on recherche plus une motivation, si la personne a une première expérience, c’est toujours un plus. Lorsque l’on rencontre une personne, on lui fait passer un test pour s’assurer qu’elle ait un minimum de connaissances sur les produits d’entretien, enfin les basique du ménage, idem pour les activités de repassage.

H. - Comment percevez-vous le regard de l’entreprise sur l’emploi d’une personne handicapé ? Est-ce que c’est considéré comme une contrainte d’employer une personne handicapée ?

S G. - A mon niveau, on essaye de faire en sorte de ne pas avoir cette vision, après c’est vrai qu’aujourd’hui on a des agences qui sont concernées par l’obligation d’emploi, et on les informe sur, effectivement cette importance particulière, d’intégrer des travailleurs handicapés. Souvent, ils ne le voient pas comme une contrainte, au contraire. On les sensibilise sur le fait, que c’est important. Après, la difficulté c’est parfois qu’ils n’ont tout simplement pas de candidats potentiels, par rapport aux postes proposés. Mais le fait d’intégrer, et d’éventuellement, devoir passer un petit peu plus de temps sur les premières périodes d’intégration, ils sont prêts à le faire. La difficulté que l’on rencontre c’est que, par exemple, en Ile de France, on a certaines agences qui sont concernées, et qui n’ont pas suffisamment de candidats potentiels.
On travaille par exemple avec les Cap Emploi, et c’est vrai que sur certains arrondissements, ils ne vont pas avoir assez de candidats.

H. - Il est de notoriété publique que certaines entreprises préfèrent s’acquitter de la contribution auprès de l’AGEFIPH plutôt que de répondre à l’obligation des 6% d’embauche. Pourquoi à votre avis certaines entreprises ne jouent-elles pas le jeu ?

S G. - Je pense que ça dépend du domaine d’activité de l’entreprise. Sur certains domaines d’activités, où il y a peut-être un besoin de formation plus important, l’entreprise pense qu’elle aura peu de candidats potentiels. Alors plutôt que de passer beaucoup de temps sur des recrutements, peut-être qu’elle préfère s’acquitter de l’obligation. Après, je ne saurais vous dire pourquoi.

H. - En terme de perspectives, nous sommes dans un contexte de crise économique ; comment dans ce contexte, voyez-vous la possibilité de faire progresser l’emploi des personnes handicapés ?

S G. - Nous avons la chance, si je puis dire, de ne pas avoir été touchés par la crise puisque le domaine du service à domicile, est en pleine expansion. Chaque année de nouvelles agences sont créés. C’est pour ça, qu’on est attentif à cette possibilité d’offrir un travail aux personnes reconnues travailleurs handicapés, et que l’AGEFIPH a répondu favorablement à cette mise en place de convention nationale. L’idée, c’est plutôt de travailler sur l’intégration et de faire en sorte que les intégrations soient positives, puisqu’il est important, surtout au démarrage d’une politique handicap de pouvoir s’appuyer sur des expériences positives, c’est ce qui permet de rebondir sur d’autres recrutements. Je pense qu’une société qui cherchera à recruter sans réfléchir à l’intégration, peut ensuite avoir des difficultés si les travailleurs handicapés ne sont pas tout à fait à l’aise dans leur poste, de plus, elles seront moins ouvertes à l’idée de recruter d’autres personnes handicapées.

H. - A propos de la nécessité de casser les stéréotypes et de casser les représentations du handicap, avez-vous mis en place des actions particulières ?

S G. - C’est quelque chose qu’on est en train de préparer. Prochainement on aura des formations de sensibilisation pour nos managers, pour justement, casser ces stéréotypes et faire en sorte d’être sur des expériences positives, au niveau des intégrations de travailleurs handicapés. La particularité d’O2, c’est que, en dehors du pôle recrutement sur le siège, nous sommes 130 agences, donc 130 agences qui font elles-même, du recrutement. Il est donc important de sensibiliser toutes ces équipes, pour être déjà sur une posture positive lors de l’entretien de recrutement, et surtout sur l’après, sur l’intégration.

H. - Et bien, je vous remercie.

S G. - Je vous en prie.

Propos recueillis par Ugo Chavarro


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