Que faire face à la maltraitance ?
La maltraitance est beaucoup plus facile à imposer à quelqu"™un qui ne peut pas se défendre. Si la tristesse et la frustration se voient moins, cela ne veut pas dire qu"™elles n"™existent pas... Cet article est un extrait de quelques réflexions pour briser le silence et le tabou qui entourent ces actes répréhensibles et mal connus (surtout quand il s"™agit de victimes vulnérables)...
Maltraitance ?
"” Voilà un terme qui « vient » d"™apparaître dans notre langage pour signaler les agissements brutaux ou sévères infligés à autrui. La maltraitance envers les personnes handicapées accueillies en établissements médicaux-sociaux est un phénomène multiforme, méconnu et mal mesuré...
La personne handicapée est à haut risque de maltraitance, en raison d"™une part, de failles dans son développement affectif, cognitif et psychomoteur personnel et d"™autre part, d"™un environnement souvent insuffisamment qualifié et surtout préoccupé par le handicap. Par ailleurs, la dépendance aux autres, les difficultés de communication et les carences fréquentes en normes relationnelles font de ces personnes des proies faciles. Il nous semble important de se pencher sur ce phénomène.
Dans 70 % des cas, on a affaire à une maltraitance au domicile de l"™adulte vulnérable. Les victimes sont majoritairement (73 %) des femmes, âgées pour 53 % d"™entre elles de plus de 80 ans. Les auteurs présumés sont à 73 % des membres de la famille et notamment les enfants de la personne maltraitée (64 %). Pour 30 % des cas restants concernant une maltraitance, elle a lieu en établissement. Là encore, la majorité des victimes (70 %) sont des femmes, âgées de plus de 80 ans (67 %). Les auteurs présumés sont à 65 % des membres du personnel de l"™institution, dont en majorité (41 %) des membres du personnel soignant.
Concrètement : Comment dénoncer la maltraitance ? Une association, l’ALMA, a pour vocation de prévenir et de lutter contre la maltraitance des personnes âgées et des personnes handicapées. Pour ce faire, elle a mis en place un réseau de conseil et d"™écoute des signalements de maltraitance. Il est complété par un service national audiotel (08 92 68 01 18) dont la permanence téléphonique est assurée 4 heures par jour (de 9h30/11h30 et de 14h/16h) du lundi au vendredi. (Voir notre interview à ce sujet.)
Que faire par la suite ? Lorsque nous sommes une victime de la violence, il est très important de bien prendre soin de nous-mêmes. Bien sà »r, les impacts physiques et psychologiques sont présents, mais ils peuvent tout de même être guéris, ou du moins diminués, grâce à une intervention efficace. Pour ce faire, il faut aller chercher de l"™aide. Que ce soit un proche (un membre de la famille, un ami) ou un professionnel de la santé, il ne faut pas hésiter à
en parler ! Il est très important de parler à son médecin de tout trouble ou problème physique. Une simple coupure peut mener à de graves problèmes si elle n"™est pas bien soignée. De même, un ulcère peut occasionner de graves désagréments. Soyons vigilants ! Puis, sur le plan psychologique, il est également très important de faire part à quelqu"™un des troubles ou symptômes éprouvés. Nous pouvons avoir recours à un proche, ou même à un psychothérapeute. Parler de ce que l"™on ressent est essentiel pour guérir les troubles psychologiques occasionnés par la violence.
Et les maltraitances psychiques chez les personnes sévèrement handicapées : comment aborder ces maux ? Il est important d"™oser dire, voire d"™écrire lorsque certains sont dans l’impossibilité de le faire. Il faut faire savoir que même si le désespoir peut être habilement dissimulé ou si l"™expression de la douleur est difficile, on a devant soi quelqu"™un qui comme tout humain éprouve des peines, des joies, des frustrations... L"™enfant, l"™adolescent, l"™adulte en situation de handicap sévère doit faire savoir qu"™il souffre, quand cela arrive. La personne qui l"™a en charge doit pouvoir veiller aux signes qui sont émis comme les modifications du comportement ou les expressions émotionnelles comme l"™envie d"™isolement, le désintérêt généralisé, les troubles alimentaires, les troubles du sommeil, l"™auto et/ou l"™hétéro-agressivité, etc. Rappelons qu"™il est plus facile de traiter une quelconque souffrance à son début qu"™une fois installée.
Lorsqu"™on se trouve dans une telle situation, c"™est important de pouvoir la reconnaître et de prendre particulièrement soin de soi, dans ce cas-là . Il faut aller chercher de l"™aide, parler de la situation. Ne pas garder une mauvaise expérience pour soi tout seul. Elle ne pourrait que grandir et pourrir petit à petit tous les aspects positifs de la vie. Identifier l"™agresseur, même si on en est entièrement dépendant, et le dénoncer pour qu"™il ne puisse plus nuire à autrui, me paraissent les bases d"™un objectif à atteindre. Lorsqu"™on est au plus mal, à cause de quelqu"™un d"™autre, qui sous prétexte d"™aide vous blesse, avoir une ligne de conduite à suivre est parfois une façon de redresser la barre...
C.S.
Post-scriptum
Pour dénoncer les actes de maltraitance : le 39 77,
ouvert de 9h à 19h du lundi au vendredi
Sans oublier le web : http://associationlesoleilblanc.over-blog.org/
Cet annuaire est un relais de compétences pour aider les victimes de maltraitance
A noter l’ouverture, par le ministère de la justice, d’un site dédié à la protection juridique des majeurs : http://www.tutelles.justice.gouv.fr/
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