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Je vous interdis de m"™interdire

"C"™est une illusion d"™optique..."

Charles, dit Charly, est atteint d"™une ostéogénèse imparfaite. Cette pathologie, aussi appelée "maladie des os de verre", ne l"™empêche pas de poursuivre, à quarante-deux ans, une vie normale, de travailler comme animateur dans l"™association de transport "Boulegan" et d"™avoir d"™autres activités. Il évoque la question de l"™accessibilité.

Au niveau de l"™accessibilité, il y a eu des progrès. L"™ennui, c"™est que chez nous, en France, il y a des lois depuis 1975 qui devaient normalement remédier à ces problèmes mais on s"™aperçoit, malgré l"™évolution, qu"™ils existent encore en trop grand nombre. La loi n"™est pas suffisamment observée et les moyens de pression pour la faire respecter dans le domaine du handicap sont, à mon avis, un peu trop laxistes.

Je prends l"™exemple d"™une ville comme Aubagne, dans laquelle je vis depuis 1981. Dans la mesure où autour de cette ville il existe des structures spécialisées, un Centre d"™Aide par le Travail (CAT), une maison de retraite de l"™Association des Paralysés de France (APF), un centre de rééducation, petit à petit, une tradition s"™est installée de la part de la municipalité pour régler le problème de l"™accessibilité. Ce qui fait que la ville s"™est donné des moyens. Mais je m"™aperçois, avec l"™expérience, que ça vient aussi du fait que nous nous sommes mobilisés. On s"™est impliqué avec les élus depuis une dizaine d"™années, voire un peu plus, et on a mis l"™accélérateur sur cet obstacle. Nous travaillons, d"™ailleurs, en étroite collaboration avec eux pour essayer d"™y remédier. Ce qui fait qu"™on a un centre-ville très praticable. Il suffit de venir ici pour s"™en rendre compte. Le point faible, on va dire, ce sont les anciens bâtiments, "le vieil Aubagne", comme on dit, les vieilles maisons, qui n"™ont pas obligation d"™être accessibles. Quand elles sont rénovées, comme ce sont des endroits privés très souvent, les propriétaires ne s"™en soucient pas. Pour les lieux publics, on ne peut pas dire que ça soit totalement réglé, mais quand même, les choses avancent dans le bon sens.

Je crois que pour que cet élan continue il faut que nous nous investissions directement dans le mouvement. Si nous laissons faire uniquement les pouvoirs publics, l"™état et les associations, les choses se feront mal. C"™est pour ça qu"™on a souvent des difficultés, ainsi que des disparités entre les grandes villes et les petits villages. Les villages ont du mal à être accessibles parce qu"™il y a très peu de handicapés qui y vivent. De ce fait, ce n"™est pas, pour eux, une priorité.

En ce qui concerne le transport, moi qui travaille dans l"™association "Boulegan", qui s"™en occupe depuis treize ans, on constate que les transports traditionnels sont les bus, les trains, voire dans certaines villes, le tramway. Sur Aubagne, on n"™a pas de tramway. Même si les bus étaient accessibles, ça ne serait pas la panacée, ça ne réglerait pas tous les conflits puisqu"™on est limité en nombre de places et en couverture géographique. Il y aura toujours un inconvénient, parce que même si les personnes peuvent monter dans le bus, il n"™est pas dit qu"™elles puissent aller, sans aide, de leur domicile au bus. Boulegan, comme d"™autres associations qui existent en France - je pense au GIHP à Marseille - va les chercher directement chez elles pour les emmener à un lieu de leur choix. En fait, c"™est l"™accompagnement qui, à mon avis, résoudra le problème du transport. Ce qu"™il faut faire, c"™est un transport spécifique, mais il ne faut pas que les pouvoirs publics se mettent dans la tête que d"™avoir des lignes de bus accessibles va résoudre les choses. Je dirais que c"™est l"™arbre qui cache la forêt. C"™est une illusion d"™optique ! Ça rendra service aux mamans avec leurs poussettes, à une bonne partie de la population des personnes âgées, celles qui sont en fauteuil, mais vraiment au coup par coup et de façon très isolée.

L"™accessibilité est un problème de moyens, de finances et de respect des lois qui existent. Dernièrement, il y en a une qui a été proposée. On remarque que le Sénat n"™arrive pas à se positionner sur le moment où les choses pourront être arrangées. Je pense que c"™est un moyen de les étouffer, de faire gagner du temps et on sait très bien que nous n"™arriverons jamais à nous mobiliser de la même manière qu"™un syndicat. Quand une grande usine ferme, on a 2000 personnes dans la rue et les pouvoirs publics ont peur. Nous ne pouvons pas nous réunir de la même manière pour faire pression, ce qui fait qu"™on nous mène en bateau. On nous fait des promesses, on gagne du temps et je crois que si un jour les choses doivent s"™améliorer, il faudra faire preuve d"™énormément de patience. Ça se jouera sur plusieurs générations, malheureusement. À moins qu"™il y ait un réveil, réel, de notre part, comme celui des gens qui travaillent avec nous pour intimider et pourquoi pas, faire des procès. Quand on réalise qu"™un lieu tout neuf vient d"™ouvrir et qu"™on ne peut pas y entrer, il faut attaquer ! Et on verra ce que ça donne. Le problème, c"™est qu"™on est trop passif, trop gentil, on a tendance à se laisser endormir par des paroles, donc ça n"™avance pas.

Propos recueillis par Salima Tallas, mars 2005


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