Le portail du handicap à Marseille

Le magazine

Le dossier

Le guide

L’annuaire web

L’agenda

Un lien avec le monde

Née prématurément, Anessa Beloukil est restée un mois en couveuse. Elle en a gardé de lourdes séquelles dues notamment aux graves ennuis rencontrés par sa mère lors de l’accouchement (hémorragie). Pour l’aider à s’oxygéner, Anessa vit avec une dérivation munie d’une pompe au niveau de la tête et du ventre, afin d’éviter d’avoir trop de liquide dans le cerveau. Ce problème cérébral ne l’empêche pas de vivre son quotidien même si le destin ne l’a pas épargnée. à‚gée aujourd’hui de 23 ans, elle revendique le droit de vivre comme les autres, sans ressentir ce sentiment d’exclusion.

"C’est dur, d’être handicapée, mais j’arrive à m’accommoder..."

Malgré les difficultés rencontrées au niveau de mon handicap, j’ai eu du mal à l’accepter, mais je vis avec. Je ne peux plus m’asseoir, à cause d’une scoliose qui m’empêche parfois de respirer.

"Ma mère comprend mon handicap..."

Au début c’était très difficile pour elle, parfois elle a du mal à vivre cette situation. C’était sa quatrième grossesse et cet évènement l’a beaucoup marquée. Cependant nous avons de très bons rapports.

"Le centre nous permet d’avoir diverses activités"

Il y a plusieurs ateliers dont un de peinture auquel je participe souvent ; je pratique également l’informatique et je navigue aussi sur Internet. J’aime bien cette activité.
Je sors beaucoup, également ...

"Marseille n’a vraiment rien fait pour les handicapés !"

En fauteuil, il est parfois difficile de circuler. Lorsqu’il tombe en panne, je ne peux plus bouger. J’ai beaucoup de contractures, qui m’empêchent d’avancer seule. Donc, il faut que quelqu’un me pousse. Certains lieux publics ne sont même pas adaptés pour des gens comme nous. C’est une ambulance qui m’emmène tous les week-ends chez moi. Je suis obligée de faire appel à ce type de véhicule qui est parfaitement équipé. J’habite à la Rouguière, vers la Valentine. L’appartement est situé au quinzième étage et en plus, il n’ y a pratiquement pas d’accessibilité pour des gens comme nous. C’est égoà¯ste ! Les personnes âgées aussi rencontrent ce genre de problème. L’ascenseur ne s’arrêtant qu’aux étages paires, je suis forcée d’emprunter les escaliers, d’où ma colère... Ce qui m’oblige à rester au centre, et je trouve cela inadmissible. D’ailleurs des démarches revendicatives vont être entreprises à ce sujet.

"Les gens me regardent d’une drôle de façon..."

J’ai du mal à comprendre cette réaction. Je fais comme si je n’avais rien vu... Cependant, je m’entends vraiment bien avec les valides. J’ai des frères valides, et tout se passe pour le mieux. Lorsque je me sens dévisagée, j’ai envie de dire à certaines gens : "Vous voulez prendre ma place ?" Je pense que certains valides devraient faire un effort pour mieux comprendre notre situation.

"Je sortais avec quelqu’un, au début ..."

Hélas, notre rencontre n’a pas duré. Ce n’est pas dà » à mon handicap : au centre "Les Tourelles", où j’étais pensionnaire, j’avais rencontré mon copain, qui faisait partie du personnel. Malheureusement, suite à une tumeur au cerveau, il est devenu handicapé. Ce handicap n’a pas permis de poursuivre notre aventure. Actuellement je n’ai pas de copain, et je suis célibataire.

"On veut vivre comme les autres..."

On ne nous écoute pas. Ce qu’on demande ? C’est d’avoir une AAH (Allocation aux Adultes Handicapés). De percevoir au moins le SMIC. Les revenus actuels ne nous permettent pas de subvenir à nos besoins. Il faut se battre tous les jours, et beaucoup se battre, car nous n’avons pas les droits que nous devrions avoir. Les politiciens ne font rien pour les handicapés. Ils nous excluent, et nous, on ne veut pas vivre avec ce sentiment d’exclusion.

"Le jour où nos parents ne seront plus là , il faudra qu’on se débrouille nous-mêmes ..."

Il va falloir beaucoup plus d’argent. S’entourer de gens pour nous venir en aide dans nos démarches... Encore une fois, je trouve injuste que nous soyons exclus par la société. Je regrette de ne pas être valide, mais je suis comme ça : handicapée...

Propos recueillis par Joseph Ouazana, le 07/10/2004 au Mas Bellevue.


Vous avez trouvé cet article intéressant ou utile, votez :

Le magazine > Témoignages

Prendre soin du corps c'est prendre soin de la personne

Prendre soin du corps c’est prendre soin de la personne

Marie est infirmière à Marseille en chirurgie orthopédique. Elle accompagne les patients avant et après leurs interventions chirurgicales qui, après un grave accident, peuvent les laisser handicapés.Son travail quotidien est basé sur le rapport au (...)

Occulter son corps, une question de survie

Occulter son corps, une question de survie

« C’est compliqué pour moi parce que je n’ai pas l’habitude de parler de mon corps. Je m’en fous de parler de mon corps. On m’a appris à m’en foutre et c’est ce que je fais. J’ai toujours entendu que je n’étais pas belle à regarder, que j’étais une (...)

Réfléxion en mouvement sur le corps handicapé

Réfléxion en mouvement sur le corps handicapé

Irène est éducatrice spécialisée dans un institut, elle s’occupe de jeunes enfants atteints d’infirmité motrice cérébrale.Le rapport au corps dans son travail fait partie de son quotidien. Il se retrouve tant dans la pratique que dans les questionnements (...)

A la recherche du temps perdu

A la recherche du temps perdu

"Plonger dans sa mémoire et ses souvenirs vous donne le sentiment d’être en vie", nous dit René Daumas. Cet homme âgé de 90 ans vit seul depuis le décès de son épouse il y a 6 ans. Été comme hiver, immergé dans ses lectures, ses souvenirs ou des films de (...)

Quand les vacances ne sont plus qu'un souvenir

Quand les vacances ne sont plus qu’un souvenir

Aide à domicile depuis 7 ans, Joëlle ne prend pas de vacances cet été, en effet le travail ne manque pas ! Elle nous brosse un tableau plutôt sombre des vacances à domicile que passent les personnes âgée et/ou en situation de handicap chez qui elle (...)

Vacances ou lutte contre l'ennui ?

Vacances ou lutte contre l’ennui ?

Pas facile de lutter contre l’ennui quand on ne part pas en vacances. Thomas essaie au maximum de sortir voir ses amis et de faire des activités de loisirs, mais les occasions sont rares notamment à cause de la distance. Pourtant, échanger, (...)

Une vie de couple bouleversée par un accident

Une vie de couple bouleversée par un accident

"Il s’est mis dans la peau de la victime et ça a été très dur à gérer. Il s’est senti un peu mis à l’écart d’une vie sociale et professionnelle. Et ça a été difficile pour nous parce qu’il passait par des moments d’abattement, de révolte qui retombaient sur (...)

Laissez nous nous aimer !

Laissez nous nous aimer !

Handicap ou pas, Isabelle et David se sont plu tout de suite. "Il aurait marché cela ne m’aurait pas dérangé" lance t-elle avec humour. En neuf ans de relation, ils ont appris à s’aimer de plus en plus, de mieux en mieux, à être à l’écoute l’un de (...)

On ne voit bien qu'avec le coeur...

On ne voit bien qu’avec le coeur...

"On ne voit bien qu’avec le cœur, l’essentiel est invisible pour les yeux." Patrick et Marguerite sont d’emblée touchés l’un par l’autre, pas besoin d’en passer par un jeu de séduction. Si leur situation de handicap commune a favorisé leur rencontre et (...)

Vivre ensemble, rien de plus

Vivre ensemble, rien de plus

En couple depuis sept ans, Céline et Yonathan souhaitent à tout le monde le bonheur de s’aimer comme ils s’aiment. L’un à Nancy, l’autre à Marseille, la relation à distance finit par leur peser, bien plus que leur handicap qui paraît lourd à leur (...)

Commentez cet article
avec facebook
Creative Commons License handimarseille.fr, le portail du handicap à Marseille (www.handimarseille.fr), développé par Résurgences, est mis à disposition selon les termes de la licence Creative Commons : Paternité-Pas d’Utilisation Commerciale-Pas de Modification 2.0 France.
Mentions légales   |   Bannières et vignettes Plan du site
Site propulsé par l'Atelier du code et du data, chantier d'insertion numérique