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Festival de Marseille_danse et arts multiples

Une programmation exigeante, idem pour l’accessibilité !

Le festival de danse de Marseille met son degré d’exigence quant à la qualité de l’accessibilité de ses spectacles au même niveau que celui de sa programmation. Lieux accessibles, traduction en langue des signes, billetterie dédiée, audiodescription, visites tactiles, accueil personnalisé et billets à 1 euro pour les personnes à faibles revenus, tout est mis en œuvre pour favoriser un accès au plus grand nombre. Là où il y a encore à faire : inciter ceux qui n’en n’ont pas l’habitude à franchir les portes des lieux de diffusion artistique ! Alors faites circuler l’info et réservez vos places !

Festival de Marseille_danse et arts multiples

Handimarseille : Pouvez-vous vous présenter ?

Julie Moreira Miguel : Je suis chargée de relations avec le public et en particulier avec les publics prioritaires qui englobent les personnes éloignées de la culture, soit pour des raisons sociales ou des raisons de handicap. Mon rôle est avant tout d’amener des publics qui n’en n’ont pas l’habitude à venir à notre festival, favoriser la démocratisation culturelle.

H : Concernant les différents spectacles programmés cette année, quels sont ceux qui sont accessibles, avez-vous des coups de cœur à conseiller ?

J.M.M : Toutes les informations concernant l’accessibilité de nos spectacles par type de handicap sont consultables sur notre site internet : festivaldemarseille

- Pour les spectateurs à mobilité réduite toute la programmation est accessible !!

- Pour les personnes malvoyantes, le spectacle que l’on propose en audio-description Chroma de Shiro Takatani le 30 juin. Nous réfléchissons à proposer le même dispositif sur 80 000 000 de vues de Nathalie Negro, opéra slam où la dimension musicale est évidemment première, qui sera présenté le 5 novembre 2013 à la Villa Méditerranée.
Nous proposons également pour la première fois cette année des Souffleurs d’images sur le spectacle Gratte Ciel mis en scène par Hubert Colas. Un élève de l’École régionale des acteurs de Cannes, assis à côté du spectateur malvoyant lui souffle à l’oreille ce qui se passe sur scène.
Les présentations des différents spectacles sont disponibles et téléchargeables en MP3 sur notre site.
Il y aura aussi une visite tactile proposée de l’installation de Christophe Haleb, Fama, à la Cité des arts de la rue.

- Pour les personnes sourdes, on a des vidéos en LSF de présentation de tous les spectacles disponibles sur notre site festivaldemarseille. Il y aura des boucles magnétiques pour les spectacles qui ont lieu dans les salles équipées : la Criée, la Villa Méditerranée, et Ballet National de Marseille.

Nous conseillons les spectacles très visuels dont plusieurs auront lieu au Silo :
Autour de Play and Play le spectacle de Bill T. Jones, les 19 et 20 juin. La Batsheva dance Company, les 2 et 3 juillet, un spectacle très énergique qui va retraverser 20 ans de travail de la compagnie. Körper, de Sasha Waltz, le 6 juillet, un spectacle plus en gravité qui s’inspire du drame de la Shoah, avec une très grande force visuelle. Kudu de Gregory Maqoma dont la danse est très fluide, très esthétique, très enlevée, le 11 juillet.

Il y a aussi Superposition de Ryoji Lkeda, un spectacle où la musique est très présente mais surtout très forte avec des vibrations perceptibles par le public sourd. Il y aura beaucoup de vidéos, des grands écrans sur scène. Une expérience sensorielle, visuelle, avec des sons numériques qui se ressentiront physiquement. Ou encore Le spectacle de Georges Appaix Univers light oblique, ou Chroma dont nous avons déjà parlé.

Puis bien sûr Resin du Alonzo King LINES Ballet, le spectacle de clôture le 19 décembre. Et à ne pas manquer, le spectacle déambulatoire qui aura lieu dans une installation délirante inventée par Christohe Haleb, Fama. Il y aura également une visite guidée en LSF de cette installation.

H : Comment avez-vous mis en place cette politique l’accessibilité de votre programmation aux publics en situation de handicap ?

J.M.M : Depuis 2010 le festival a mis en place un dispositif qui existe toujours qui s’appelle la charte culture. Ce dispositif est soutenu par des mairies d’arrondissement, par Arte mission culturelle et la Division des personnes handicapées de la Ville de Marseille et depuis cette année, la Fondation de France.

Ce dispositif permet de proposer à des personnes aux revenus très modestes et notamment des personnes en situation de handicap d’accéder à des places pour 1 euro symbolique. La place est prise en charge quasiment intégralement par cette enveloppe constituée par nos partenaires.
Aujourd’hui il y a 2000 places et ça ne cesse de grandir.
Ce sont les associations locales dédiées au handicap qui sont notre relais.
Favoriser cette accessibilité tarifaire est une réelle incitation pour des personnes qui pensent d’habitude que les spectacles ne sont pas faits pour elles.

Après il y a l’accessibilité des lieux en fonction des différents types de handicaps et là on a encore beaucoup de chemin à faire.

C’est en 2011 que nous nous sommes vraiment investis pour l’accessibilité des lieux. Concernant les personnes à mobilité réduite c’était notamment mettre des toilettes accessibles. Souvent les lieux de représentation sont anciens et ne sont pas encore mis aux normes, nous nous occupons alors de mettre en place un dispositif adapté. On prévoit aussi un accueil spécifique des personnes à mobilité réduite avec des agents d’accueil dédiés. Dès 2011 nous avons organisé l’adaptation en langue des signes de toutes les rencontres avec les artistes, ça a plutôt bien fonctionné, on a transformé l’essai en 2012 en proposant sur deux spectacles une adaptation du texte en LSF avec un interprète soit dans la salle soit sur la scène selon les modalités de la scénographie, toujours en accord avec les artistes. Peut-être qu’à l’avenir nous prévoirons un sur-titrage de certains spectacles.

L’an dernier, nous avons développé l’audio-description sur notre spectacle d’ouverture. C’est l’Association Française d’audio-description et Séverine Skierski une audio-descriptrice talentueuse qui a fait un travail fabuleux. Nous avons eu des retours excellents. Cette année, c’est le spectacle Chroma de Shiro Takatani qui fera l’objet d’une audio-description. C’est en accord avec des spectateurs non voyants et mal voyants qu’on a choisi ce spectacle qui s’inspire d’un livre d’un cinéaste britannique, Derek Jarman, qui a perdu la vue. Celui-ci avait un rapport très sensible à la question de la lumière et de la couleur et a décrit ce que c’était que la perte de cette perception. Shiro Takatani le retraduit avec beaucoup de trouvailles technologiques dans la scénographie.

H : Quand vous dîtes qu’il reste beaucoup à faire, c’est à quel niveau ?

J.M.M : Je pense que surtout pour les personnes sourdes, il y a un gros travail d’informations à faire, et ça c’est très compliqué. Ce sont parfois des personnes qui sont très éloignées de ce qu’on fait. La culture sourde est une culture à part et il y a des ponts qui ne sont pas encore construits pour passer d’une culture à une autre. C’est avant tout un problème de communication. Nous progressons, nous avons mis en ligne des vidéos en LSF qui présentent les spectacles, qui présentent aussi toute notre accessibilité ; nous avons une jeune agent d’accueil sourde avec qui nous travaillons depuis trois ans, Fathia Haski, qui est une personne formidable.

Nous avons une billetterie par sms. Tout ça ce sont des choses effectivement que l’on fait, mais c’est vrai que c’est surtout en terme d’information qu’on pêche un petit peu parce que c’est un public qui n’est pas très facile à toucher. De la même façon pour les publics mal voyants et non voyants on touche un peu toujours les mêmes personnes que nos collègues de la Criée, du GTP, du Gymnase, ça met du temps à se propager vraiment auprès de ce public dans sa globalité.

H : Est-ce que vous savez à peu près le nombre de personnes handicapées qui sont venues l’année dernière et qui ont pu bénéficier de ces différents dispositifs ?

J.M.M : On peut savoir assez facilement dans la mesure où ces personnes ayant accès à la Charte culture, ce sont des places très identifiées, l’année dernière on a pu proposer environ 225 places à 1 euro, spécifiquement sur la question du handicap, en tout il y a 2000 places pour des personnes en difficultés sociales ou économiques. Les places réservées au public touché par le handicap, on peut dire qu’il y a 70 places qui ont été réservées par des personnes sourdes, je ne dis pas que ce sont toujours des personnes différentes puisqu’un sourd qui vient souvent peut venir sur plusieurs spectacles, mais on a fidélisé on va dire une trentaine de spectateurs sourds. Concernant l’audio-description, comme c’était notre première il y avait une dizaine de personnes mal et non voyantes qui sont venus essuyer les plâtres, et qui en ont été ravies. Et sinon pour tout le reste ce sont soit des personnes à mobilité réduite, ou bien des personnes plutôt atteintes de handicap psychique ou mental et qui viennent d’associations comme la Chrysalide ou des IME, et qui viennent accompagnées.

H : Y a-t-il une progression de la fréquentation ce public qui se fait d’année en année ?

J.M.M : Oui. Mais ce n’est pas suffisant. On est content que ça évolue mais on sait qu’il y a encore des progrès à faire.

H : Finalement dans tout ce travail que vous réalisez quelles sont les difficultés principales rencontrées ?

J.M.M : Avant j’aurais dit les moyens financiers. On a eu un soutien de la Fondation de France qui quand même nous soulage énormément et nous permet de proposer une accessibilité de plus en plus qualitative, parce que ça c’est important quand on propose une programmation très exigeante c’est impératif de, et ça d’autres vous le diront, notamment les collègues du théâtre Liberté à Toulon : on ne peut pas proposer pour un spectacle très exigeant et une accessibilité médiocre, sinon il vaut mieux ne rien proposer ! Là on essaie de se perfectionner et ce soutien nous le permet. Le problème c’est que quand on propose une accessibilité de grande qualité et que le public ne répond pas présent soit parce qu’il n’est pas informé, soit parce qu’il ne se sent pas concerné, c’est là où on a encore un travail énorme à faire. Et le problème se pose aussi auprès des publics défavorisés, parce qu’ils n’ont jamais franchi les portes d’une salle de spectacle, et cette barrière il faut absolument réussir à la briser. C’est le plus gros de notre travail.

H : Vous avez mis en place également des actions pédagogiques et des médiations ?

Oui on peut faire des actions de médiation dans des IME, cependant ça ne nous est pas souvent demandé. Nous communiquons sur ces médiations et nous sommes vraiment heureux quand des structures nous sollicitent pour demander une intervention, on est là pour ça ! Pour que de plus en plus de personnes aient accès à ce qui se passe dans leur cité quelle que soit leur condition. C’est une fierté pour nous de participer à ce progrès, à notre échelle.


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