Le Mali est un pays d’Afrique de l’Ouest ayant des frontières communes avec la Mauritanie et l’Algérie au nord, le Niger à l’est, le Burkina Faso et la Côte

Amadou et Maryam

d’Ivoire au sud, la Guinée au sud-ouest et le Sénégal à l’ouest. Ancienne colonie française, le Mali (alors République soudanaise) devient indépendant en 1960. Sa capitale est Bamako, forte d’une population de 1 430 000 d’habitants en 2006. Très bien, direz-vous, mais qu’est-ce que le Mali a à voir avec Amadou et Mariam ? Très simple, ils sont maliens. Ils sont nés tous les deux à Bamako, Amadou en 1954, Mariam en 1958. Très tôt, ils montrent l’un comme l’autre des dispositions pour la musique. Amadou commence à jouer des percussions à 2 ans, puis se tourne ensuite vers l’harmonica et la flà »te à 10 ans. Ils les abandonne ensuite pour la guitare. Quant à Mariam, à peine âgée de 6 ans, elle se produit dans les mariages et autres fêtes de village.
Amadou est devenu aveugle à 16 ans tandis que Mariam a perdu la vue à l’âge de 5 ans. C’est à l’Institut des jeunes aveugles de Bamako qu’ils se rencontrent en 1975. Dès lors, ils forment un couple dans la vie comme sur la scène. En 1980, ils se marient et commencent à se produire ensemble au Mali, mais aussi en Côte d’Ivoire et au Burkina Faso. "Le couple aveugle du Mali" est cependant en mal de reconnaissance : s’ils sont connus en Afrique et dans les milieux africains d’Europe, il n’en est pas de même auprès du public européen.

Ce n’est qu’en 1997 qu’ils parviennent à percer en France avec leur premier CD distribué en Europe "Sou NI Tilé" (Nuit et jour) qui contient le titre "Mon amour, ma chérie" qui les fait connaître rapidement. A partir de là , leur carrière prend une dimension internationale : Eurockéennes en 2002, Festival de Montreux, concert à Los Angeles.

La consécration vient en 2004 avec "Dimanche à Bamako" un album produit par Manu Chao (rappelez-vous de la Mano Negra) qui a eu le coup de foudre pour leur musique. C’est le jackpot : salles pleines, concerts à guichet fermés, Prix Constantin, disque de platine et vente de disques à l’avenant (plus de 300 000 exemplaires).

Amadou et Mariam : Un dimanche à Bamako

Leur dernier album est sorti en 2008, il s’agit de "Welcome to Mali", un disque produit par Damon Albarn (Blur, Gorillaz). Bien entendu, ils ne sont pas restés inactifs entre 2004 et 2008 : un disque live en 2005, un album de remix en 2006 et des tournées internationales. Il est vrai qu’il est toujours difficile de trouver un digne successeur au disque qui a connu le succès tout en tournant intensément... Ce succès et les rentrées conséquentes qui en découlent leur permettent de financer et d’organiser un festival qui s"™appelle Paris-Bamako pour aider les jeunes de l"™institut des jeunes aveugles de Bamako où ils se sont connus. Cependant, le couple n’est pas à l’abri des critiques : "le duo égrène, dans son style habituel, « la démagogie ce n’est pas bon, la corruption ce n’est pas bon, les dictateurs ce n’est pas bon... », on se dit que c’est reparti comme en 14. Avec un petit effet de lassitude et pas mal d’interrogations. Notamment sur la nature de notre attrait pour ces rengaines répétitives aux textes niaiseux à souhait. Après tout, Peter et Sloane (Besoin de rien, envie de toi) et La Compagnie créole ne sont pas si éloignés que ça de l’exotisme kitsch et du sucre sentimental d’Amadou et Mariam." (1) Aà¯e ! Mais si tel était vraiment le cas, on se demande pourquoi un Kezia Jones ou Matthieu Chedid
se seraient embarqués sur cette galère...

Amadou et Maryam : Sabali

En tout cas, il semble bien que leur carrière n’ait pas encore atteint son zénith. Mais ce pourrait être le cas avec l’invitation faite par Barack Obama, le nouveau président américain, à chanter à l’occasion de la cérémonie d’investiture à Washington, le 20 janvier 2009.

1) http://www.telerama.fr/musiques/welcome-to-mali,36208.php